Le Palais d'Été
En 1860, deux bandits ont forcé
L'entrée magnificente du grand Palais d'Été ;
Le premier a pillé et l'autre a incendié
Tout ce que le Palais comprenait de beauté.
L'un se bourrait les poches, l'autre emplissait ses coffres,
Puis bras dessus-dessous, ils revinrent en Europe.
Tous deux riaient bien fort en se versant à boire,
Et se tapaient les côtes comme font les barbares :
Pensez-vous, ils avaient donné une leçon
À ces récalcitrants refusant leurs traités
En leur montrant ce qu'est la civilisation !
Aujourd'hui que les ruines le disputent à la terre,
L'histoire se souvient bien de ceux qui ont été
Les deux bandits d'alors : la France et l'Angleterre.
Aubépin des Ardrets
Écrit par AdA
Mais avant de goûter
La chaleur de la chair Je veux être hébété D'esprit tranchant et clair Catégorie : Histoire
Publié le 05/11/2020
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Commentaires
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Posté le 05/11/2020 à 15:39:25
La source d'inspiration de ce texte est la lettre "Au capitaine Butler", de V. Hugo. | |
AdA |
Posté le 05/11/2020 à 16:04:37
Belle inspiration AdA ... | |
MARIE L. |
Posté le 05/11/2020 à 17:03:24
Devant l’histoire, l’un des deux bandits s’appellera la France, l’autre s’appellera l’Angleterre. Mais je proteste, et je vous remercie de m’en donner l’occasion ; les crimes de ceux qui mènent ne sont pas la faute de ceux qui sont menés ; les gouvernements sont quelquefois des bandits, les peuples jamais. extrait de la lettre poème de circonstance merci ada |
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justine |
Posté le 05/11/2020 à 17:25:04
@MARIE L. merci pour cette lecture ;-) @justine Oui, vous avez raison d'ajouter la suite de du paragraphe. La grandeur d'Hugo va-même plus loin, la fin de sa lettre le montre : "L'empire français a empoché la moitié de cette victoire, et il étale aujourd'hui, avec une sorte de naïveté de propriétaire, le splendide bric-à-brac du Palais d'été. J'espère qu'un jour viendra où la France, délivrée et nettoyée, renverra ce butin à la Chine spoliée. En attendant, il y a un vol et deux voleurs, je le constate. Telle est, monsieur, la quantité d'approbation que je donne à l'expédition de Chine." Mais Hugo était alors bien seul à considérer la destruction du Palais d'Été sous cet angle... L'expédition en question concluait la deuxième guerre de l'Opium... La circonstance d'écriture de ce poème tient à la lecture de quelques pages, ce jour, portant sur l'histoire de la Chine au XIXe siècle. |
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AdA |
Posté le 06/11/2020 à 12:20:52
Très bon sonnet. | |
Syntax_Error |
Posté le 07/11/2020 à 08:59:31
Merci Syntax_Error ;-) | |
AdA |
Posté le 07/11/2020 à 21:48:21
Rappel d'un évènement historique honteux pour qui se croyaient civilisés, alors... Merci AdA pour cette piqûre de rappel historique ! | |
jacou |
Posté le 13/11/2020 à 09:37:38
Oui, jacou : une honte qu'avait, en son temps, déjà parfaitement illustrée Victor Hugo. | |
AdA |
Commentaires
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