Comptine du cimetière
Je suis la fille du fossoyeur
Qui des pendus et des noyés
Voit défiler cette pâleur
Qu'offrent les corps des suicidés
Cache les mains, tourne les têtes,
Mets la chemise, prends les mesures,
Encore deux clous, un' cigarette
Jamais la mort n'a fière allure
Je suis la fille du fossoyeur
Qui de ces trous au cimetière
Voit tout l'attrait et la terreur
Quand on les bouche avec la terre
Hier encore on a sonné
Deux fois le glas pour cet enfant
Et sa maman accidentés
Sur une route du nouvel an
Je suis la fille du fossoyeur
Qui quand les gens ne sont pas là
Joue sur les tombes pendant des heures
En chantonnant des tralalas
Dans les allées où les pas font
Crisser un peu le gravier fin
J'entends le pleur des processions
Et quelques ri-res clandestins
Je suis la fille du fossoyeur
Qui sait que tout passe et s'en va
Alors je cueille de jolies fleurs
Au pied des stèles de marbre froid
Un jour aussi je rejoindrai
Ceux qui entrèrent sans ressortir
Et l'on verra près d'un cyprès
Une autre fille soudain pâlir
Je suis la fille du fossoyeur
Tape des mains, croise les doigts
Je suis ici, toujours ailleurs
Mais qui dira ce que je vois ?
Aubépin des Ardrets
Écrit par AdA
Mais avant de goûter
La chaleur de la chair Je veux être hébété D'esprit tranchant et clair Catégorie : Triste
Publié le 10/02/2020
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Une poésie très rythmée qui scande la mort et son visage pâle. J'apprécie chaque strophe comme une de scription d'états sensoriels et poétiques. Merci à vous pour ce partage. | |
jacou |
Bonsoir, Et chantonne un Rire de Fillette en un Lieu silencieux .. Bravo pour cette Comptine non lugubre ! Lys-Clea |
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Lys-Clea |
Un poème animé par une ambiance et bien rythmé, Merci AdA! |
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Dafide |
La marelle J’ai vécu du Ciel aux Enfers En passant sur la Terre Mère Je posais des tuiles au clocher En tant que fille de mon père Et je descendais au caveau Sous un soleil pestilentiel Ecoper les égouts des eaux En tant que fille de mon père Entre les deux sur notre Terre Il y eut accidents mortels Qui m’initièrent aux Enfers En tant que fille de mon père Il y eut le Père Eternel Qui me consolait à l’église Et l’école divinisée Où j’allais oublier Misère Je dormais à la cave humide Où séchaient les draps pleins de gel Une bouteille chaude aux pieds Pour essayer de m’endormir Et prise de somnambulisme J’errais dans l’escalier de bois En criant maman ouvre-moi Mais elle ne m’entendait pas Je ne joue plus à la marelle Sur le trottoir des enfants pauvres Je prie pour que tous les enfants Suivent un chemin moins austère. 21 juillet2011 |
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marinette |
j'ai tout vu même les ossements même la puanteur et les bouts de chiffon et moi petite fille en horreur qui saignait du nez et mon père à la pelle ramassant les |
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marinette |
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