A toi dont je ne connaîtrai jamais les songes,
Et que je ne borderai jamais, en père sagace,
Et dont je ne saurai jamais les secrets tenaces,
Pas plus que les plus étourdissants mensonges.

A toi dont je ne verrai pas les premiers jeux,
Et que je ne citerai pas, en père avantageux,
Et dont je ne comprendrai jamais les colères,
Pas plus que les plus éblouissants mystères.

A toi dont je n'entendrai jamais les paroles,
Et que je n'accompagnerai pas vers la prairie,
Que je n'accompagnerai jamais vers son école,
Pas plus que dans sa toute première pitrerie.

A toi dont je ne devinerai pas les intentions,
Et que je ne bercerai pas de cette tendresse,
Et dont je ne soulagerai pas la prime ivresse,
Pas plus que l'entrée dans la vie des nations.

A toi que je ne verrai pas sourire en réalité,
Et dont je ne sécherai jamais les larmes émues,
Et que je n'admirerai pas devant l'année promue,
Pas plus que devant les plus dures rivalités.

A toi que je ne bercerai jamais en une mélodie,
Et que je n'accompagnerai pas dans les options,
Et dont je ne verrai pas la joie devant l'union,
Pas plus que l'audace devant ce qui est banni.

A toi que je ne coifferai pas comme un parent,
Et dont je ne pourrai jamais sentir l'insolence,
Et que je ne placerai si haut comme un aimant,
Pas plus que je n'en mesurerai les innocences.

A toi qui ne sera jamais celle-là, l'exclusive !
Et dont je ne tairai jamais le nom dans mon âme,
Et qui portera toujours en moi la seule flamme,
Autant qu'elle fut une rêverie douce et pensive.
A toi...

OR