Tourne les pages avec une prompte délicatesse,
Ô mon enfant qui a fait sien ce conte magique,
Voyage entre ces lignes, qui sont la politesse
Des ces artistes aux inspirations mirifiques.

Hâte toi poussivement sur ces fines strophes,
Et songe aux créatures que ton coeur imagine,
Les noces, les féeries et autres catastrophes,
Sont des chansons que l'on élève en comptines.

Je saisis le volumineux recueil qui enchante,
Car je sais que tu ne peux entrer en sommeil
Qu'avec cette ariette harmonieuse qui chante,
Et qui bercera tous tes silences dès l'éveil.

Tourne les pages avec une sagesse enfantine,
De celles qui savent que le conte est vérité,
Et que les sciences ne seraient que cécités,
Si les merveilles ne semaient leurs patines.

La nuit scintille et tous les astres hissent
Leurs rayons dans les pupilles des rêveuses,
Et les récits des forêts étendues tapissent
Chaque page, avec la minutie d'une tisseuse.

Voilà le héros qui débarque pour sauver celle
Qui défiera son amour avec des mots défendus,
Voici la fée qui changera les actes des intrus
En bienfaits pour les âmes affables et belles.

Tu l'emporteras avec toi pour le lire au soir
Triste et nostalgique, comme un doux compère,
Et tu y puiseras la matière d'un nouvel espoir,
Il te guidera toujours, d'offrandes en repères.

Il est temps de laisser la bougie se terminer
Lentement, et rêve à ces prodigieuses légendes,
Car ma chère enfant, demain tu seras si grande,
Mais elles t'inspireront, d'hier à tout jamais.

OR

A mes soeurs...