Tu es né sur la bute,promis aux quatre vents,
Démuni dans la lutte des courants ascendants..
J'ai peur que tu te couches,sous les vents de travers,
Quand le mistral provoque tes branches de sa colère

je ne sais pas pourquoi, nous nous sommes choisis,
Entre nous deux circule ,une belle énergie
Tu es mon frère de terre,mon voisin de palier,
Mon refuge centenaire,mon beau micocoulier...

Comme tous les jours,quand je te considère,
Je pense à ta condition,à celle de tes frères...
A toutes ces morts sans gloire,
Pour nos buffets, nos chaises, nos armoires..

Et je veux demander pardon,
Pour nos mauvaises intentions,
les buchers de nos mauvaises fois,
Le bois dont on a fait la croix...

Pour les haches,les buldozers,
Les alligators de fer,
Les carbones,les pluies acides,
Les poisons,les pesticides...

Des perles de résine,des larmes d'ambre amère,
coulent sur ta barbe, fournie en lierre vert,

ET, je suis sure, à cet instant que,
Mon sang, ta sève,battent à l'unisson,
Du pouls originel,du meme diapason,
Le coeur de Gaiia, le coeur d'EVe...