Je suis comme un parfait étranger dans la masse
Une histoire inventée pour se donner du sens
Une peine enrobée dans son manteau d'angoisse
Aussi froid qu'un soleil brillant par son absence
Je suis cette équation si revêche à résoudre
Un amas de remords impossible à absoudre.

Pour exister ici il fallait que je sois
Un mythe, une légende, ou voleur de Joconde
Je suis une maison dont la pluie troue le toit
Non je n'ai rien du tout à donner à ce monde
Illettré des émois où les pleurs se font trombes
Je coule et je n'ai pied que dans ma propre tombe.

Alors j'ai fait mon choix, celui de subsister
Que dans l'ombre des pas de ce corps qui avance
Dont le cœur engourdi a longtemps persisté
Malgré son désarrois à battre sa cadence
Aussi lentement qu'un cadran dont les aiguilles
A trop tourner en rond seraient parties en vrille.