Chaque fois qu'il se présentait
Le travail fuyait, effrayé,
C'est ainsi qu'il devint chômeur
Et en subit tous les malheurs,
Il voulut être infirmier
Mais ses patients ont tous clamsés
Avec son képi de facteur,
Le courrier s'est évaporé,
Le voilà apprenti-plombier
Et les vécés se sont bouchés,
Quand pompier, il tenta le sort,
Le pays flamba jusqu'à l'aurore,
Il s'essaya en charcutier,
Les saucissons…mais devinez,
En pâtissier, il s'habilla,
Fut chassé à coup d'ananas,
Il fut concierge un moment
Les ascenseurs ont foutu le camp,
Quand il s'inscrit à la légion,
Il décima sa garnison,
S'il fut laitier pour quelque temps,
Les vaches en pleurèrent longtemps,
A Venise, il fut gondolier
Et balada tous les noyés.

Mais un jour Dame Corona
Et son joli minois chinois
Lui offrit un taf trop sympa,
Dans un jardin au mille croix
Qui chaque jour est arrosé,
Il reçoit du soir au matin
Des paletots de bois laqué,
C'est merveilleux tous ses copains
Sont silencieux et si urbains,
Ils dorment au fond d'un grand trou
Et ne le traite jamais de fou.
Sachez ainsi, nobles chômeurs
Qu'il ne faut désespérer de rien,
A quelque chose malheur est bon,
Il suffit de trouver le filon,
Pourquoi s'esquinter au labeur,
Il faut juste attendre son heure
Car à l'oisif tout vient à point.