Vers quel royaume d'ombres glissent les péniches,
Sur un long fleuve éteint où crient les crapauds-buffles,
Les algues sournoises prés des berges en friche
Etouffent les frissons que l'Aquilon insuffle.
Les marins harassés dans leur hamac grinçant
Ont les yeux grands-ouverts, effrayés par les vents,
Entendent-ils les voix des noyés des marées
Qui hèlent en échos leurs amours égarées ?
Des colliers d'étoiles tintent dans le ciel sombre,
Quelques pêcheurs inquiets s'en vont dans la pénombre,
Les arbres décharnés étirent leurs doigts morts
Où se pose une effraie, blanche comme un milord.
Le chaland se dissipe au loin dans la fumée
Que soufflent, acharnées, les gorges de la nuit,
Là-haut un astre luit, emporte mes pensées,
D'un clocher défraîchi s'arrache le minuit.
Écrit par Banniange
Il faut habiter le monde comme un poète
Catégorie : Environnement
Publié le 05/06/2019
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Ce que t'inspire un bord de fleuve est admirable, Banniange, dans le déploiement d'amples plis du peuple de tes vers, beaux, nombreux, riches ! Pour te relire, je mets ton poème magnifique dans mes favoris, et je doute qu'il choie du haut de la pile, dans le top ten. Un grand merci pour ton offrande d'aujourd'hui aux dieux lutins de la poésie ! | |
jacou |
La nature nous offre parfois de tels enchantements qu'il suffit de laisser courir les mots sur la page, merci ! | |
Banniange |