L'un scrute l'océan pour soulager les peines,
L'autre règne sur terre en agitant la haine,
L'un fouille la vague pour sauver les proscrits
Et l'autre emprisonne les pouilleux sans-abris.
« Au moins ont-ils un toit », dit-il en salivant,
« Ils auront une terre », répond-elle en pleurant,
« Ce pays est à nous », éructe-t-il en rage,
« Il est pour tout humain », affirme-t-elle, sage.
« Matteo Salvini as-tu lu ton évangile,
A moins que Benito te soit mieux assorti ?
La chemise noire, regarde, elle défile
Dans les nuages en deuil où Rome se tapit,
Carola Rakete en femme de justice,
Puisse ton courage réveiller les consciences,
La loi de la mer est absolue clémence
Et rappelle aux hommes quel est leur vrai office ».
Ces deux capitaines se sont un jour croisés
Mais, c'est hélàs le vil qui l'aura emporté,
La honte, Matteo, sera ta récompense
D'avoir incarcéré cette fleur d'innocence.
« Abject et difforme, tu finiras bossu
Dans cet enfer de Dante avec les corrompus
Car les yeux de la mer regarde tes horreurs
Et ta pauvre patrie qui goûte aux déshonneurs… ».
Migrants en Méditerranée : le « Sea-Watch 3 » accoste à Lampedusa malgré le refus du gouvernement, la capitaine, Carola Rackete, a pris les devants et décidé d'accoster, dans la nuit de vendredi à samedi. Elle a été arrêtée pour aide à l'immigration clandestine.
Écrit par Banniange
Il faut habiter le monde comme un poète
Catégorie : Politologie
Publié le 29/06/2019
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Mes respects à Dame Capitaine Carola qui risque gros par son geste humanitaire , dix ans de prison ferme... Espérant qu'elle sera sauvée par un appel pour une pétition à l'internatinnal ! Merci et bravo Banniange pour ce texte où ta poésie est une belle voix solidaire! |
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Yuba |
Il y a un très bon médecin humaniste à Lampedusa. Ses habitants sont des guépards. Matteo Salvini est un populiste nationaliste qui défend son territoire de la submersion des migrants, il appartient au camp des saints, mais il finira dans la bolge de Dante où l'on se noie dans la merde en l'avalant. Hommage à cette capitaine de son cœur ! "Capitaine, mon capitaine...!" ("Invictus") |
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jacou |
Merci YUba, d'autant plus qu'une autre capitaine Pia Klemp subit le même outrage toujours en Italie... | |
Banniange |
Le Christ s'est arrêté à Eboli, jacou mais il y a bien longtemps... "Capitaine ! Mon Capitaine ! Ô Capitaine ! Mon Capitaine ! Notre effroyable voyage est terminé Le vaisseau a franchi tous les caps, la récompense recherchée est gagnée Le port est proche, j'entends les cloches, la foule qui exulte, Pendant que les yeux suivent la quille franche, le vaisseau lugubre et audacieux. Mais ô cœur ! cœur ! cœur ! Ô les gouttes rouges qui saignent Sur le pont où gît mon Capitaine, Étendu, froid et sans vie. Ô Capitaine ! Mon Capitaine ! Lève-toi pour écouter les cloches. Lève-toi: pour toi le drapeau est hissé, pour toi le clairon trille, Pour toi les bouquets et guirlandes enrubannées, pour toi les rives noires de monde, Elle appelle vers toi, la masse ondulante, leurs visages passionnés se tournent: Ici, Capitaine ! Cher père ! Ce bras passé sous ta tête, C'est un rêve que sur le pont Tu es étendu, froid et sans vie. Mon Capitaine ne répond pas, ses lèvres sont livides et immobiles; Mon père ne sent pas mon bras, il n'a plus pouls ni volonté. Le navire est ancré sain et sauf, son périple clos et conclu. De l'effrayante traversée le navire rentre victorieux avec son trophée. Ô rives, exultez, et sonnez, ô cloches ! Mais moi d'un pas lugubre, J'arpente le pont où gît mon capitaine, Étendu, froid et sans vie". Walt Whitman |
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