Tandis que je chutais, moi, Icare flambant,
Jongleur des naines bleues, effaroucheur des astres,
Je créais de mes cris les hydres des ténèbres,
Les méduses mauves où cillaient tant d'étoiles,
Les siècles s'enroulaient dans les anneaux féroces
De vouivres glapissant lors du fracas des nuits,
Des cyclopes crachaient les ouragans fielleux
Qui tourmentaient furieux les rêves du soleil,
J'emportais sans répit ces héritiers damnés,
Ces monstres égarés d'un orgueil indompté,
Dans un froid tourbillon aux hurlements obscurs,
Nous descendions, transis, vers le royaume impur,
Moi, fils de la lumière aux éclats éternels,
Je creusais, infinie, une tombe immortelle
Que viendront visiter les ombres oubliées
Des civilisations de cruautés comblées,
Si du souffle de Dieu, s'habilla l'arc-en-ciel,
Si de son verbe chaud, ruissela l'or du miel,
De ma bouche infâme jaillirent les vipères
Qui sifflèrent mon nom, celui de Lucifer.
Humblement et librement inspiré de l'énorme " Fin de Satan" de l'indestructible Victor Hugo!
Écrit par Banniange
Il faut habiter le monde comme un poète
Catégorie : Spiritualité
Publié le 03/09/2020
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Ton souffle est inspiré, tu écris en traits de feu. Tu es dans le sillage de cette poésie romantique à propos de laquelle Bénichou disait qu'elle était le temps des mages, des grands orateurs riches d'imaginaires, en vers, tel que Hugo, dans ce 19ème où la poésie était une discipline essentielle, plus qu'aujourd'hui, et ce siècle enfanta tant de servants des muses que c'en est étonnant... Bravo à toi pour ce maniement des vocables sûr qui est un plaisir pour la lecture ! | |
jacou |
Merci jacou pour ce commentaire avisé, j'ai lu aussi avec un immense plaisir les ouvrages de Bénichou, son "Selon Mallarmé" est d'ailleurs une splendeur, je resterai un grand admirateur de ce siècle béni, même si, bien entendu l'histoire poétique s'est perpétuée à travers d'immenses talents au cours des siècles suivants...et n'aura sans doute pas de fin! | |
Banniange |
Icarine https://www.cjoint.com/doc/20_08/JHDmNCsOplP_icarine.mp3 J’avais mis mes ailes luisantes Pour aller visiter les Anges Mais je fus inspirée dedans Les courants ascendants Et je frôlai l’Astre d’Argent Mes ailes en gouttes de cire M’ont précipitée dans le vide Et je nage en contre-courant Dans le lit des poissons d’argent Je n’ai plus voix nul ne m’entend J’ai beau hurler à l’océan Je suis perdue aux fonds factices Mon corps est devenu tout blanc Mes yeux rougeoient dans les abysses J’ondule entre les précipices Sans pouvoir ressortir au Vent Si un jour vous pêchez en mer Prenez une grande épuisette Pour remonter des fonds marins Le squelette de marinette Je vous conterai l’aventure De celle qui croyait voler Et se retrouva prisonnière Sous la mer qui l’a enfantée Depuis je navire en apnée M’ont poussé deux lames factices Et je rameute à l’aveuglée Ouvrant mes ouïes de sirène Aux cris des marins égarés Je reviendrai dans votre terre Semer les œufs que j’ai cueillis Sous les entrailles du mystère Pour vous éclairer dans vos nuits. 2013 |
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justine |
fascinant dantesque mystérieux!le royaume des ombres!bon courage !amitiés:) | |
romantique |
Merci justine et romantique pour votre lecture attentive! | |
Banniange |
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