Qui s'est permis d'éteindre la lumière
Sur ce chemin que nous ne voyons plus,
Hormis quelques chiens tubéreux, sans père,
Errant dans la nuit, plaintifs et confus,
Nos yeux ont longtemps reflété l'étoile
Qui nous guidait tout au long des sentiers
En dissipant les brumes des forêts
Et ses guirlandes de rosée opales,
Toujours, nous suivions ses flammes ardentes
Dans une valse d'ivresses nouvelles
Qu'il nous fallait dans nos transes ferventes
Epuiser jusqu'à la moindre étincelle,
Ne voulions-nous pas capturer cet astre,
Ce soleil d'amour, enfin l'enfermer
Pour qu'à nos caprices d'enfants jobastres,
Il soit soumis sans devoir le prier?
Alors, un jour, l'orient se fit ténèbres,
L'aurore noire et le silence lourd,
Seule au lointain une cloche funèbre
Expirait sans fin dans un râle sourd,
Qui s'est permis d'éteindre la lumière
S'est-elle enfuie au fond de l'univers
Qu'un chien poursuit de ses gémissements,
L' avons-nous perdue…
Jusqu'à la fin des temps?
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Terrible constat d'une possible catastrophe lumineuse ou numineuse même éventuellement si le sacré que les chiens gardent comme servants d'une Hécate lunatique qui ne fournit plus de sens mais perd qui dans la nuit trébuche : si les étoiles dérobent l'éclat qui constelle les cieux et rassure les yeux d'une lumière amie, demeurera la peur qui geint, la chiennerie de vivre, et là ton univers aux teintes souvent fantastiques de romantisme sombre qui est ton empreinte poétique également souveraine se dévoile plus inquiétant d'être charmant de beautés de vers qui font mon effroi pour effet, pour lequel je te place en favori, mince alors :-) Félicitations Banniange ! |
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jacou |
J'entends l'extinction de la lumière intérieure, et aussi celle des illusions, peut être même peut-on lier les deux comme cause et effet... Un poème magnifique dont le propos et le sens me touche beaucoup (Si tant est que j'ai bien compris) Merci |
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Edelphe |
Votre poème nous interpelle avec vigueur quant à notre quête de sens et aux langages dont nous la parons ... Votre écriture puissante a le don de nous faire naître à nous-mêmes et de nous pousser à nous "quitter" dans le même instant pour nous porter vers plus loin, vers plus haut, vers l'universel. |
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Ombrefeuille |