Je marche sous des forêts de mille ans, et me glisse comme une ombre sous les cyprès du nord
Je viens des cimes ravagées des monts Otish, où je crois que -j'aurais dû passer ma vie.
Et descend lentement les rivières où l'on cherche triste l'or des fous et la mandragore.
Je passe des caps rocheux, des grottes des fauves boréaux et grâce à l'eau-de-vie...
Je souris un peu; les arbres parlent aux vents comme un autre carillon!
J'ai fait un feu dans une vallée et devant mes yeux : c'est la toile d'une glaciation.

Je marche en basses terres pour rejoindre Charlevoix, la chaude, salée et aux cœurs en feu.
Et de Baie St-Paul à La Malbaie, c'est l'impact d'un astéroïde quand le ciel est à boire
C'est l'horizon des évènements, l'oeil qui aspire d'un cyclone silencieux,
C'est un endroit pour toutes les femmes, les mélancoliques, poètes de fonds et grand ours noir.
Sa seule saison est la grandeur d'être, le dérèglement des temps et -jamais la mort!
C'est un endroit où s'écrasent les avions, les cœurs trop liquides et les plus grands des météores.