Pourquoi laisser "AIMER" dans le froid de l'infinitif ?
Conjuguons le à tous les temps,
Quelque soit la multitude des saisons
Le défilé inlassable des moissons.

Lorsqu'il est conjugué au passé
L'abandonner dans un coin d'alcôve,
Inutile de le bercer à l'imparfait
Il n'a que faire de nos regrets.

Le conjuguer au présent, sans aucune hésitation.
Je t'aime, j'aime, nous nous aimons.
Le crier si fort que l'écho atteindra les verts vallons.

Le laisser voguer sur les vagues de l'avenir,
Tel un voilier escorteur de l'amour infini.
Sans oublier le futur, aux couleurs de l'azur,
Je t'aimerai, tu m'aimeras, nous nous aimerons.

L'enlacer de murmures symphoniques
En diapason avec lui, le poète et elle la muse.
Si se dessine une hésitation
Essayer l'impératif : Aime- moi !
L'interrogatif : M'aimes-tu ?
En exclamatif : Comme je t'aime !

Avancer vers demain avec dans le cœur,
Ces cinq lettres aux couleurs du bonheur.
Marcher avec elles comme bouclier
Jamais oublier de les prononcer.

Ne croire que ces petites lettres
Peuvent davantage qu'une guerre
Malgré le froid de l'âme de certains.
S'étonner, détonner, quitter la tonalité courante
Rendre la noblesse à ce mot tellement répéter.

Courir le risque de le loger
Dans nos amours parfois éphémères,
Nos travaux, nos élans, nos doutes, nos tourments.
Bien frêles mais vaillantes embarcations,
Pour un mot né depuis la nuit des temps.

Cris la Marmotte.