Le bal

Mais quel est ce monstre, cette affreuse chimère
Qui déambule dans les ruelles sombres
Du village endormi, aidé de ses compères
Ils sont venus semer la terreur, en nombre.
A la lueur ambrée d'un pâle réverbère
Les ombres spectrales avancent vers la fontaine
Les vampires, goules, loups-garous et cerbères
Entament un ballet fou, un croque-mitaine
Un peu décati a soudain mal aux lombaires.
Et des flambeaux éclairent, le bal des damnés
La troupe danse, valse en tout sens, virevolte
Cliquetis des os, on les entend cancaner
S'amuser, car même morts, ils sont désinvoltes !

Le petit bal s'emballe

Sur les sons des flonflons le petit bal s'emballe
Et les corps s'animent dans un plaisir global
Ceux enlacés sur la piste ne font plus qu'un
Et les autres couples ont des regards coquins
Regardez l'amoureux que fait-il à sa belle ?
Il glisse sa main dans ces noirs cheveux rebelles
Un bisou dans le cou, elle lui tend ses lèvres
Et il l'étreint tendrement dans ses bras d'orfèvre
Tournent et retournent, bras dessus, bras dessous
Ils sont tous là, les grippe-sous et sans-le-sou
Riches et pauvres unis le temps d'une danse
Les danseurs se croisent sous la même cadence !

C'était un petit bal

C'était une jeune fille au regard perdu
Elle avait croisé ce garçon de Saint-Nazaire
Et ils se sont aimés d'un amour éperdu
A cette époque, on connaît les temps de misère
Un petit gars au grand tatouage tribal
Qui roule des mécaniques devant ces dames
Qui se met sur son trente-et-un, les jours de bal
Joue au mâle comme n'importe quel quidam
Les voilà tous à se trémousser sur la piste
Les couples dansent, sautent dans un train d'enfer
Et l'un d'eux invite une modeste modiste
Les corps sont chauds dans cette drôle d'atmosphère !