Ton dédain pousserait au blasphème
Le plus fidèle des dévots ;
Par quel subtil stratagème,
T'es-tu rendue maîtresse de mes mots ?

Du haut de ta paresse,
Tu règnes en reine absolue,
Sur un culte de caresses,
Et de jeux farfelus.

Quand ton regard amusé
Se pose sur mes révérences,
J'y gagne parfois un clin d'œil, un baiser,
Petits présents plus précieux qu'on ne le pense.

Mais si ton désir n'est que quiétude,
De notes de piano sous ton velours,
Plus question ici de gratitude
Si l'on en vient à mendier ton amour.

Vite accordée, plus vite encore reprise,
Son attention ne souffre d'aucune impatience,
Soyez heureux que seulement elle vous méprise,
Plus tranchantes encore, ses griffes causent mille souffrances.

Pourtant je lui reste dévoué, en mon âme et conscience,
Car sans effort aucun, je maintiens ce feu
Où se marient si parfaitement violence et élégance,
Où je me lie à toi, mon sphinx amoureux…

06/04/2005