J'existai avant même que leur Diable ne me convoite;
Je mourrai avant même que leur Dieu ne se manifeste,
Ne me propose de siéger à sa gauche ou à sa droite...
Comme si le soleil pouvait décider de se lever à l'ouest ou à l'est...
J'existai avant leurs sourires, mes larmes m'en sont témoin,
Je criai avant de chanter, je rampais avant de marcher;
M'affubler d'un nom n'a pas plus fait de moi un Saint,
Être parfois écouté n'a pas plus fait de moi un berger.
Même si trop souvent j'ai pensé être plus que je ne suis,
M'être hissé bien plus haut via d'obscures courants d'air chauds,
La Vie a chaque jour un peu plus raison des remparts que je me suis construits;
A force, la proximité des alliés m'épuise tout autant que l'érosion des rivaux.
Je suis tel que je suis, et tel que je veux être,
N'en déplaise à tous ceux qui de toute façon m'indiffèrent,
Qui voudraient me voir boire et danser à leurs fêtes,
Où tête au bout d'une pique, eux qui m'ont un jour, sans savoir, appelé frère.
Sans savoir que mes routes sont pavées d'étoiles à huit branches,
Que leurs lumières froides et mortes m'éclairent tous vos horizons,
Que mille d'entre vous tomberont avant qu'une seule d'entre elles ne flanche,
Qu'une seule vérité n'implique pas qu'un seul tort et qu'une seule raison.
J'existai bien avant toi et persisterai bien après,
Et même si parfois je m'égare sur de mauvais chemins,
Berné par ces promesses qu'on ne peut que chuchoter
De peur d'en révéler les pièges aux singes un peu trop malins.
J'existai bien avant toi, bien avant la conscience même,
De devenir ce que je suis, sans tambour ni trompette,
De grandir sous peau de hêtre, au refus de tout tandem,
Au péril des coups de hache, à défaut d'une meilleure cachette.
J'existe alors, au même titre que le seigneur serf,
Bien plus loin de toi, de vous, que je ne voulais l'être,
Que ce cœur ardent maint fois repoussé ou mis aux fers,
Trop souvent réduit à ce gribouillis au bas de quelques lettres.
Et même si en voir plus que certains, en aimer plus que la plupart,
Fut insuffisant pour me garder dans ton sillage,
Faut il en croire que le gris effraie bien plus que le noir,
Qu'être ce que je suis ne me fait pas moins monstre, même si plus sage.
Mais si exister implique passer devant miroir sans les briser,
Alors j'existe, dans ma singularité, en sus de quelques fêlures,
Que la Vie n'a daigné me priver en lieu de trop m'en accorder,
Et pour dernière leçon, qu'aucune œuvre ne s'écrit sans quelques ratures.
09/08/2010
Écrit par Chaosoukhan
On ne choisit pas d'être une Victime mais on choisit de le rester...
Catégorie : Divers
Publié le 09/08/2010
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Après un tel réquisitoire , personne ne doutera de ton existence bel exercice de style ! | |
Idriss2 |
Alala, c'est tellement beau de clamer son existence. Magnifique texte !! Tes commentaires me font toujours plaisir et m'aide à avancer ;). Enfent-des-maux |
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enfent-des-maux |
a chaque fois que je te lis (comme idriss, lucyline, et bien d autres) je me dis que je ferai mieux d oublier ma plume et de faire autre chose.... grandiose!! |
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poete de bas etage |
Comme un enfant qui vient de naître, tu pousses un joli cri, pour nous dire que tu existes, ta plume est là et nous le prouve. | |
sphinxangel |
magnifique la sincerité que tu dégages, jaime beaucoup la fragilitée de tes propos et en meme temps la force que sa dégage trés beau et magnifique | |
djadi sandra |