Ne me dis pas que tu m'attendais,
Que tous les autres n'ont jamais été
Que des amuses bouches pour ton palais,
Des leçons à apprendre, des langues à délier.

Des vérités auxquelles tu te confrontes
Tous les matins, dans ton miroir, sans honte,
Alors qu'un autre bellâtre déjà se la raconte,
Sur ta conquête, à la manière d'un grand ponte.

Ne me dis pas qu'il te faut vivre le pire avant le meilleur,
Que tu ne peux m'aimer aujourd'hui à ma juste valeur,
Ne détourne pas mes mots pour justifier tes erreurs,
Satisfaire tous tes caprices avant que vienne mon heure.

Tu me dis différent, bien au dessus du lot...
Je me vois bien différent, mais surtout plus sot,
Que ces mâles surfant sur ces courants d'air chaud
Pendant que tu glisses sur le bronzage de leurs corps beaux.

Moi qui du corbeau n'exhibe que le sombre plumage,
Cachant les cicatrices de tes inconscients ravages
Derrière un détachement digne d'un lointain rivage,
Si tu savais ce qu'il m'en coûte, la dose de courage,

Qu'il me faut pour ne pas te fuir en courant,
Qu'il y aura un " après ", qu'il y a eu un " avant ",
Cette chute à tes pieds, dans tes sables mouvants,
Même si en amour, je resterai un éternel enfant...

12/04/2012