NOÊL en PROVENCE
C'était après la guerre, je ne sais plus laquelle.
Ces temps étaient curieux car nous manquions de tout,
La pénurie bien sûr, ne laissait trop séquelle
Certains étant nourris d'haricots mange-tout.
C'était là l'un des charmes d'être à la campagne,
Et, pour n'avoir ainsi accès aux illusions
Qu'altières, auraient données des flûtes de champagne,
On s'octroyait le luxe de ne faire élision,
De ces enchantements médusant les enfants
Et qui ne sont, pour eux, que trop mal expliqués.
Faisant de la Noël, tumultes ébouriffants
Avec sapin et crèches, fort bien alambiqués.
Mêlant, curieuse osmose, mystère et affairisme,
Choses que manient bien ceux qui en sont bergers.
Trop sûrs, que ce magmas sanctifiant tout en truisme
S'en ira, obérant, budgets déjà légers.
°
Ainsi m'était venu, dans un coin de cuisine,
Un sapin ramené de forêts inconnues.
Il avait à ses pieds une petite usine
Où vaquaient quelques anges semblant tombés des nues.
A côté, fort discrète, une petite étable,
Semblait servir d'abri à un conglomérat ;
D'animaux, d'êtres humains, en matière friable,
Plus un triumvirat , en très grand apparat.
Au milieu de ces riens, couché sur de la paille,
Un bébé tout joufflu, de sexe incertain,
Répandait ses roseurs. J'en fis alors ripaille
Les lippes mises en craie, l'ayant cru sacristain !
Écrit par CharlesSABATIER
Branleur MONDAIN.
Catégorie : Poésie
Publié le 24/12/2019
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Un Noël gourmand qui fait très envie. Bravo et merci pour ce partage Amitiés Daniel |
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