Il est des jours crevés qui déplient en craquant
Leur carcasse qui pue l'espoir décomposé
Pour laisser se flétrir leurs secondes-carcans
Sur mon front qui s'emplit de détresse épuisée
Il est de ces jours où l'infâme et le sordide
Que l'on feint d'ignorer quand le temps est aux rires
S'exclament dans un long grésillement d'acide
« Regarde-nous ! Nous sommes laids, et tu es pire. »
Si le sombre miroir que leurs moignons enserrent
Pouvait ne refléter rien que mon infamie !
Mais j'y retrouve aussi tous ceux qui me sont chers,
Infâmes, recouverts de vices, de scories
Je les vois répugnants, haïssables, vicieux,
Et je suis parmi eux plus monstrueux que tous.
Quand enfin la vision m'a consumé les yeux
En me laissant aveugle, et apaisé… J'entends.
J'entends la mélopée, coulant comme une boue.
Elle grince un accord qui descend se repaître
D'un sanglot. Elle chante, en un long rythme mou,
L'insignifiance honnie qui vous alourdit l'être :
« Qui es-tu
Toi ?
Et qu'as-tu
En toi
Qui te fasse être ?
Etre ?
Pourquoi déranges-tu de tes larmes
Le lac calme
Le lac
De la douleur ?
Oui et de quel droit
Trouves-tu ce monde laid,
Si laid,
Toi qui avais tout pour le rendre beau ?
Ecoute !
C'est ton cœur qui résonne
Qui sonne
Ecoute !
Cette note sourde
Et creuse. Il est vide.
Viens !
Danser avec le doute, danser
Danser sur tes larmes
Et les leurs.
Pauvre fou, il fait sombre autour de toi, et il fait sombre en toi et tu ne peux rien éclairer !
Pauvre fou. »
Je me redresse alors, plein de colère noire
De mon siège de pleurs, et dans un geste vain,
Je lance mes deux bras pour attraper l'Espoir
Et puis il se déchire entre mes pauvres mains.
Et brisé, moins qu'humain, je retombe en douleur
Sans plus rien qui soit beau ni laid autour de moi,
Dans le profond silence où se complaît mon cœur,
Jusqu'à ce que s'élève une dernière voix ;
Et comme une sentence elle est sinistre et rude
Elle porte un seul mot, elle râle, elle crisse,
Et me condamne à son verdict : la solitude ;
Le seul apaisement et le pire supplice.
Écrit par Coccinelleamoustaches
Quoi ? Devise obligatoire ? On me force à me résumer en une phrase ? Il ne sera pas dit que je céderai devant la tyrannie. La noblesse de l'acte de résistance est un peu entachée par ma flemme de chercher, mais tant pis
Catégorie : Triste
Publié le 17/11/2014
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J'aime beaucoup, bravo! | |
Jerem |
Bravo pour ce poème très bien écrit, j'ai senti différentes atmosphères très intéressantes, avec beaucoup d'intensité, d'émotions en tout genre mais j'ai bien aimé la tournure des événements! J'avais l'impression de lire une fabuleuse histoire! |
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Eratio de Lesbos |
Merci à vous deux ;) | |
Coccinelleamoustaches |
Très bel écrit. Mes amitiés poétiques, le jeune adolescent dragon55320 |
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dragon55320 |