Sur le sentier d'une expérience inachevée,
Je me suis envolé vers la terre aux tons enchaînés,
Sur le dos de mon fidèle destrier aguerri,
A la recherche de la lumière produisant le gris.
Dans la course effrénée d'un stupide pari,
J'ai tenté de saisir les nuances du gris :
Une armée de cigales au chant mortifère,
Brandissant les étendards d'une paix guerrière,
Rampe sur les champs d'orties narcotiques
Tel un serpent diabétique à l'étreinte sympathique.
Dans leurs cris raisonnent les nuances du gris,
Je n'y entends que la teinte d'un noir raffermi.
Une prairie majestueuse à la verdure fanée,
Chantonnant les refrains d'un hymne étouffé,
Pleure la lumière d'un soleil à la lueur assombrie
Telle une magnifique rose aux pétales dégarnis.
Dans ses larmes s'unissent les fréquences du gris,
Je n'y vois que les tâches d'un blanc moisi.
Un sublime tableau aux modèles putréfiés,
Imposant la vue d'un amour falsifié,
Négocie l'armistice de la guerre des ruches
Telle une guêpe travestie sous les plumes d'une perruche.
Dans son magnifique ramage reluit un dégradé de gris,
Je n'y ressens que les nuances d'un noir blanchi.
Un essaim de colombes à la candeur délavée,
Chassant les papillons à la chaire raffinée,
Tend le calumet de la paix à moitié dissipé
Tel un avocat véreux au procès tronqué.
Dans l'élan de leur raide se colore le ciel en gris,
Je n'y aperçois que les marques d'un noir et blanc indécis…
Écrit par Dunkle-Leier
"J'ai seul la clef de cette parade sauvage." (Arthur Rimbaud)
Catégorie : Divers
Publié le 12/07/2020
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Vous avez tenté de saisir ce gris nuancé qui fuit vos regards aguerris. Les couleurs, les teintes sont souvent à nuancer car rien n'est tout à fait ce qu'il paraît être. En d'autres temps l'on disait même que la vérité était ailleurs d'un air railleur... Mais le gris souris sourit à qui cherche le nuancier de la mélancolie dans les ors fanés des vers des poètes du siècle d'or français, quand Hugo et Mallarmé et Baudelaire arpentaient Paris en dictant le monde à venir. J'aime vos vers, ils cherchent et trouvent comme l'art ! | |
jacou |
Je vous remercie pour votre commentaire très détaillé. Oui, c'est ce que j'en ai conclu de ma recherche.C'est assez drôle puisque j'arpente personnellement chaque jours les rues de Leipzig que Goethe qualifiait autrefois de "petit Paris". Je suis content que vous ayez apprécié mes vers et je vous remercie d'avoir pris le temps de vous pencher sur mon poème. | |
Dunkle-Leier |