Les contours flous et prompts de l'objet qui se trace
Dans le tissu mordu que l'on pointe au châssis
Prennent à la vie le temps des tournures choisies
Et la tonalité des émotions qui passent
Figures en pigments dont l'huile est l'homélie
Dans le divin office aux liturgies dépeintes
Sur la palette lisse un étalé de teintes
Offre aux pinceaux rêveurs des fantasmagories
Le modèle durci sur divan ou sur table
S'alanguit dans la toile qui vêt de mystère
La représentation qu'en fait de lui l'instable
Artiste transcendé dans l'étrange prière
Dieu que l'amour est pris quand de l'ombre il s'éperd
Des éclipses aux contours des blancs de la lumière
Qui fait dresser les formes aux contrastes sensuels
Thaumaturgiques dons des détrempes charnelles
Dans le repli caché d'un coloris moins fier
Des affres se dénichent et inconsciemment
Le magicien délivre un pan de son enfer
Et devant le tableau la larme se répand
Goutte d'admiration sur le regard sensible
Dans la gorge le monde en bouleversement
Tourne en un autre sens et devient renversant
Déborde de peinture à en souiller les bibles
Une autre vérité, immatérielle et libre
Dont on jouit d'aparté tout le déséquilibre.
Le travail fallacieux des névralgies muettes
S'abandonne aux badauds comme des bombes blettes
Écrit par Edelphe
Le monde extérieur est vaste, terrifiant, lunaire, impropre et merveilleux, violent et plein d'amour.
Le monde intérieur est bien plus encore... Catégorie : Arts
Publié le 19/10/2021
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Bonjour. J'aime beaucoup le regard que vous avez posé sur l'œuvre. Avez-vous choisi une œuvre en particulier ? Si oui...laquelle ? Merci. |
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Iloamys |
bonjour Edelphe tes mots sont "boulversants" dans ta de scription de cette oeuvre sublime! peut-être un tableau allégorique tracé spirituellement ... avec des détails scripturaux qui m'assaillent et que je ressens au fond de moi ...ta plume inspirée et féconde me fascine immanquablement ! en favori ! bonne journée ! prends bien soin de toi !amitiés romantiques :) |
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romantique |
Bonjour Iloamys Il ne s'agit pas d'une oeuvre en particulier, juste du passage de la main de l'artiste à l'oeil du visiteur de tableau. Merci Sylvain pour ton commentaire Merci a tous les deux |
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Edelphe |
Une évocation saisissante de ce qui peut se passer dans l'esprit et le coeur d'un artiste quand il reporte l'image qu'il a d'un modèle sur la toile. Il y a en vos mots tout un cheminement intérieur dont les personnes qui verront le tableau terminé ne se doutent certainement pas. Un partage intense, merci. |
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Matriochka |
Bonsoir Edelphe, Un Tableau de Mots d'une Plume qui toujours me ravit .. On suit le Cheminement avec Intérêt, on verse même la Larme devant l'Oeuvre ! Bravo et Merci du Partage ! LyS .. |
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Lys-Clea |
La peinture est érotique à souhait quand elle elle rend l'effet de beauté et de désir qui émane du modèle en troublant le peintre (je pense à "La Belle noiseuse"...). Il se hissera aux côtés de la lignée des Raphaël à Van Gogh, les grands coloristes ayant des soucis de mystique, qui pour témoigner de l'oeuvre divine avaient soin de peindre la Création comme actes de prières, celui qui peint dans ces dispositions d'amour. "À en souiller les bibles" me plaît bien : la pureté est dans l'esprit, et la matière fait foi dans le désir érotique. La Bible ouverte de Van Gogh était couleur s'étalant hors du tube. Un chapitre de sa vie à tourner, puisque d'abord Vincent se voulut pasteur puis se convertit à la peinture. Même la fin de votre excellent poème que je place dans mes favoris, qui peut sembler amer mais est une conclusion, me convient : "badauds", "névralgies", "blettes" sont d'un registre négatif où je vois la mort pour moi de ces beautés anciennes qui me transportent toujours, confronté que je suis à une peinture ou à un art d'aujourd'hui où je ne trouve plus d'émotion mais surtout et souvent des poses réflexives s'auto-contemplant, une mauvaise interprétation de la définition de Marcel Duchamp concernant l'artiste à partir de lui-même et pour l'avenir ("ready made" notamment) et encore du nihilisme et de l'incapacité à décoller du réalisme singeant ce qui me semble laid dans la réalité : l'attitude politique militante confondue avec l'art par la pose, ou le fait de vouloir épater par la démonstration outrée d'un don versé au néant qui calcule et qui éberlue dans un court moment d'étonnement la foule qui passe aussitôt à autre chose qu'elle oubliera de même. Mais qui peut oublier la Sixtine ou Guernica ? Bravo pour ce poème qui dit et dessine ! |
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jacou |
Merci Matriochka c'est exactement mon propos dans ce poème, comme d'habitude vous percez le texte comme si vous entriez dans ma tête Merci Lys, vos commentaires me ravissent tout autant. Vous avez beaucoup de bienveillance et une capacité d'émerveillement qui semble ne pas s'être tarie après l'enfance. Elle se ressent aussi dans vos écrits. Merci Jacou, vos commentaires sont toujours de réelles sources, merci de nous faire partager votre grande culture, j'apprends souvent en vous lisant, je pars sur google à la découverte de ce que vous citez quand je ne connais pas... |
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Edelphe |
Le tableau est ici comme une célébration, un office soit liturgique soit ésotérique, selon la tonalité du regard qu'on porte sur lui. L'artiste est le prêtre de cet office, soit ombre soit lumière, et le plus souvent un peu des deux ... Votre poème scrute ce qui tisse l'être-même de l'oeuvre et que les couleurs ne dévoilent pas, que le silence garde secret ... |
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Ombrefeuille |
Merci pour ce passage dans l'atelier de l'artiste !!! C'est de toute beauté et sensibilité... Charnel et spirituel... Une oeuvre magnifique BRAVO !!! |
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Lucyline |
Une réflexion intérieure saisissante, un poème clair et beau, merci | |
Oshidiriz |
Bonsoir Edelphe, Je viens de lire trois de vos Poésies je suis éblouie *sourire*, Claude Monet a écrit Le motif est quelque chose de secondaire, ce que je veux reproduire, c'est ce qu'il y a entre le motif et moi. J'ai adoré votre Poésie. Tendre soirée Paule |
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Paule |
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