Appétence ingénue pour les confiseries
Gâteries de la femme aux courbes boulimiques
Son sensuel enthousiasme pour les mets sucrés
Mignardises adorées des hommes qui les prennent
Sur le fait évoqué et qui en sont babas
Faute dont l'appétit a la jambe légère
Montrée du doigt biblique et friand d'orifices
Dans les débordements de la modération
Se fondre sur la langue goulue de desserts
Et comme un bouclier contre l'interdiction
On brandit l'étiquette des meilleurs terroirs
Les plaisirs raffinés des gourmets gastronomes
Gloutonneries savantes des ventripotents
Dont l'excès est un luxe qui a ses adresses
Fatuité maquillée par de belles serviettes
La première gourmande croqua dans la pomme
Son envie tentatrice y mit le vers du vice
A chanter son sonnet les goinfres et les ivrognes
On la fit enfanter un monde de bambins
Des bonbons que l'on gâte et que l'on veut biens gras
On invite à les voir autour de grandes tables
Où ripaillent complices et sans confession
Les humeurs dénudées de nos ventres voraces
Les dames font des « oh » les messieurs font des « ah »
Depuis un moyen âge et jusqu'au firmament
Les cœurs se chauffent au miel des colères anodines
A couler dans les gorges de tous précipices
Dans la délectation de quelques réjouissances
Concupiscentes fièvres qui tiennent l'hiver
Et font danser l'été autour des feux de joie
Que serait notre pain sans sa déconfiture ?
Un labeur mécréant des créations divines
Un gâteau sec et froid qui ne ferait pas miette
Dans l'immense étendue de nos désirs ardents
Odieux est le besoin, sa tendance impulsive
Et l'on vénère un rien tant qu'il se suce lent
Le péché si mignon qu'il en est salutaire
Les yeux remplis des toiles de Nathan Wyburn
La corne d'abondance est le rêve païen
On en a des bouchées loin de tout jugement
Dans nos intimités aux caprices multiples
Bonne chère et mauvaise intention de départ
Vers un ailleurs moins creux, nos succulences avides