Choisir le stylo-plume est déjà écriture.

Toujours la chaise assise a mille choses belles, contre le clos fessier des postures bien droites.

Quand l'écran sur les yeux rend poreuse la vue, perçant jusqu'à l'esprit des envies enjôleuses, des étoiles sans ciel raccommodent le don.

La solitude attend contre le bois tapie et rêve sans labeur à de beaux unissons, là où l'autre est l'ami des éruditions libres.

L'encre est sous capuchon plantée dans l'objet fin qui se serre tout doux, pincé entre les doigts, coule au rythme des mots dessinés sur des feuilles.

C'est une vie aussi.

Possibles sont les heures, à taper des claviers stoïques et raidis quand l'âme est au fourneau pour des pâtes moelleuses, étalées au couteau des résonnances creuses, des espoirs mitigés qu'on recouvre de fruits.

Au goûter les lectures sont des sucreries qui s'avalent parfois à genoux dans la glaise, cette petite boue qui façonne la prose et sculpte des propos sur de brillants glaçages.

Dans l'assiette des mets et des maux qui appellent, la bouche fait des « oh » où s'enfourne le pain béni de mies épaisses et réconfortantes. A l'odeur des cuissons s'ajoutent des morts lentes, puisqu'à peine tiédis les récits sont mangés.

Pour une part encore au ventre qui se creuse à vouloir se nourrir des denrées littéraires, celle qui du passé dont ne peut se soustraire un arôme blessé par des zestes lucides, On rouvre des cahiers et l'encrier bouillonne.

Posées sur l'étagère des déconfitures, viendront napper brioches, seront madeleines, de Proust et du côté de chez la châtelaine -cette chaîne portée autour du tablier- le bon confectionneur lira de sa cuisine, des recettes nouvelles de desserts abstraits.

Son chrême est sur le front de tartes à l'ancienne, Quand parler se faisait dans l'articulation des pensées mastiquées par des bouches gourmandes. De leurs verves sucrées la mienne redemande, car le monde est moins sec au cœur des millefeuilles, que composent l'écrit ; le gâteau gastronome.