La cabane à pardons se tenait sous une arche
Moyenâgeuses pierres, écrin monumental
Mes escarpins siégeaient sous le petit rideau
Rouge-sang me revint qui suintait en mémoire
Les genoux se fixèrent au velours-sur-bois
Dans le coussin du temps quand son heure est silence
J'attendis le cœur plein de névroses volées
Qu'entre dans l'isoloir le garant de ma paix
Ma petite cellule à l'odeur de conscience
Mélangée à la cire de son piédestal
Semblait être taillée au vélin des grimoires
Livres des initiés à l'encre patriarche
Et la présence advint, sa soutane de jais
Bruissant dans la pénombre sèche admonestée
« Pardonnez-moi mon père… » et mon signe de croix
Exhala mes parfums de femme crescendo
Volutes de diablesse aux secrets pénitents
Vices éviscérés à l'oreille du prêtre
A son âme confessent des fouets et des maux
Le corps soumis à l'ordre de la perception
Comme un cierge planté sur le bougeoir patent
De nos intelligences portées à connaître
Le dénouement futile des réprobations
Je rêvais de garcettes à marquer le dos
-
Dieu est bon qui comprend le mal et le conçoit.
Alors je reviendrai lui témoigner ma foi…
-
Vous me réciterez trois Pater, six Ave
Je ne me défais plus du chapelet zélé…
Peut-être qu'il comprit, l'homme de joie modeste
Qui écourta la joute de nos deux tentions
Encore en moi le soir sa voix se manifeste
Aux enfers réjouissants de mes adorations
Écrit par Edelphe
Le monde extérieur est vaste, terrifiant, lunaire, impropre et merveilleux, violent et plein d'amour.
Le monde intérieur est bien plus encore... Catégorie : Divers
Publié le 22/07/2022
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En somme une lutte, mais feutrée, entre l'Enfer et le Paradis ... On sent cette ligne de crête tout au long du poème aux alexandrins bien scandés et aux images fortes. Il s'accomplit ici un miracle : celui de l'écoute sans faux-semblants ni arrière-pensées, ouvrant sur la consolation. |
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Ombrefeuille |
En un crescendo admirablement maîtrisé advient le pardon ecclésiastique, fin d’un processus tant redouté par la pénitente confessant au chastes oreilles du prêtre ses fautes et errements qu’on imagine "inavouables". Les métaphores sont fortes et expressives, et j’aime la cassure dans le rythme régulier des quatrains pour les deux avant-dernières strophes, de façon à souligner la rédemption. Bravo et merci pour ce partage qui, en se terminant, laisse finalement l’imagination caracoler... |
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Matriochka |
Bonsoir Edelphe, En Favori, pardi ! J'ai aimé ma Manière dont tu nous amènes vers l'Aveu de la chair en la Cage Veloutée du Secret des Confidences !.. Dieu ! Les pauvres Oreilles du Garant de Paix en sont Elles remises ?? D'ailleurs, combien de Confidences un tel Homme entend-il en sa Vie de Prélat ? je n'ose imaginer ses Nuits ...... Chère Edelphe, j'ose même te lancer Défi de nous offrir un Texte de ta superbe Plume, d'un Prélat qui reçoit des Confessions à rougir .. Tu s'ras excellente, Je le Sais !!! Au Plaisir de Dieu ! :):) Amitié, LyS .. |
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Lys-Clea |
bonjour Edelphe tu as su par tes mots "sulfureux" et infernaux! décrire le contexte de "la confession" dans une aube moyennâgeuse..."un décor " de DANTE pour avouer tes excès de chair"...ce plaisir voluptueux qui te consume dans "la folie de tes sens érotiques lubriques"...tu veux accéder au pardon troublant d'un prêtre lui même au ressenti "peu vertueux" qui succomberait aisément à "la tentation" que tu lui offres... tu as su densifier ton poéme que j'ai appécié !! (en favori )... merci! bonne journée ! prends bien soin de toi ! amitiés romantiques :) |
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romantique |
Merci Ombrefeuille, entre l'enfer et le paradis on a toute la palette des couleurs possibles, j'ai bien aimé votre commentaire Merci Matriochka, si l'imagination s'enclenche à la fin du poème alors c'est chouette, j'aime ce gros objet ; le confessionnal. Merci pour ce "bravo" qui fait du bien Merci Lys, il y aura une longue nouvelle oui, pas encore écrite mais c'est prévu, pas ici... Merci pour ton commentaire enthousiasmé, comme toujours Merci Sylvain, j'aime ta lecture décortiquée, merci pour ce favori et bonne journée à toi aussi, merci |
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Edelphe |
Magistral mais ...Comment vous faites pour trouver vos mots pour raconter cela cela qui se lit si bien qui me fait remonter des souvenirs horribles une peur de ce monsieur de ce dieu qu'il disait impitoyable ... bravo Edelphe *** |
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MARIE L. |
Merci Marie L., moi je n'ai pas vécu le confessionnal comme horrible, j'adorais ça Merci pour ce bravo |
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Edelphe |
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