Entre les doigts coule la cendre
Mon animal est enchaîné
Et sous la lampe qui se cambre
Hurle la lumière éteinte
J'entends la nuit griffer la porte
Des peintres dorment à côté
Cortège de couleurs absentes
Dans le créneau tout n'est que chambre
Le cœur est jeté en pâture
Les matins deviennent carrés
Des crans d'arrêt sur commotions
Tordent la peur comme un fer mou
Les secrets qui sont taciturnes
Bavardent sans interruption
La tête dévisse les sens
Emois sur le disque tournant
Grésille un air ancien et sourd
Crépite le ciel étoilé
A côté dorment bien des vides
Les cheminées crachent des âmes
Tout emporter serait trop lourd
Puisque le corps n'a que demain
Pour se mettre debout encore
Près des chandelles confondues
Avec la lune en fond de cave
L'intimité schizophrénique
C'est solitaire et ambigu
L'incertain et l'autre me manque
Sur le sol des poussières signent
Des autographes saumonés
Par les lueurs que la peau ose
Quand des lanternes font écho
Ce flamboiement est un besoin
Entre les tours de ciments fades
Le silence est la vérité
Mon heure de gloire éperdue
Écrit par Edelphe
Le monde extérieur est vaste, terrifiant, lunaire, impropre et merveilleux, violent et plein d'amour.
Le monde intérieur est bien plus encore... Catégorie : Divers
Publié le 14/08/2022
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Bonjour Edelphe, Favori .. Beaux Vers .. j'ai lu et relu .. Ville avec un Soupçon énigmatique qui me plaît .. ( C'est ma lecture ) .. Allez, encore beaucoup de Silence et relire, se fondre sous ces Vers magiques ! ! A:) LyS .. |
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Lys-Clea |
De très beaux jeux de mots. J'ai beaucoup aimé cette lecture, bien que quelque peu entre lumière et obscurité. Certaines tournures de phrases trouvent écho en moi. Je trouve cela bien écrit. Bon Dimanche. |
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Syntax_Error |
"Chambre", la "carrée", d'"échos".. Ce que peut une poétesse à l'appel des sons, des vocables, des pans de vers à enchaîner sans enjamber plus qu'il n'est nécessaire les sens à tirer, à épuiser, à éclairer, à guider après la douce perdition qui émerveille, mais se rassurer préserve de cette "schizophrénie" que tente le poète à éprouver pour "s'estranger" de soi et puiser de l'inouï, et ce poème est d'une coulée vers le foyer central où silence et secret sont dans le cœur une flambée dans la nuit noire qui nous noie... Et un favori pour moi qui souhaite étudier plus avant un tel poème, d'une superbe. |
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jacou |
bonjour Edelphe tes mots sont mystèrieux et décrivent les "déchirures" de la ville! hantée de sombres secrets...il y a des "expressions" comme "la nuit griffe la porte"...rien que cela remplit l'atmoshère de peurs sinistres... j'ai apprécié en favori !ombres fantômatiques qui se glissent dans tes phrases sentencieues...! bonne journée ! prends soin de toi ! amitiés chaleureuses :) |
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romantique |
Impressionnante ! cette ville hantée par ses âmes éperdues : entre partir ou rester ...peut-être ? Certaines expressions sont justes superbes comme : "Tout emporter serait trop lourd Puisque le corps n?a que demain " Grand bravo Edelphe pour cette musique qui prend les sens et accompagne cette traversée presque nécessaire ! |
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Yuba |
Un grand merci à vous cinq | |
Edelphe |
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