Le minuscule étal
Où brillent des crayons
Lumière diamétrale
De la scène au bâillon
Et les mots blancs d'épure
J'entame le virage
Au degré d'être bonne
A vivre avec les sages
Et mon habit de nonne
Sera professionnel
Je laisserai aux bancs
Des pensées, mes errances
M'applaudiront les gens
Qui sont loin de mes transes
Au choix qui les rassure
Et je pourrai passer
A côté de ma vie
La bourse tuméfiée
Qui sera l'exuvie
Contenant les rondelles
De mes rondeaux troqués
L'amour contre l'argent
Ma voix contre le temps
Que j'aurai négocié
Puisque mon âme abjure
Ce minuscule étal
Mon bureau de fortune
Lumière et piédestal
Jetés dans les poubelles
De la fosse commune
Pour la félicité
D'appartenir aux cases
Devant être cochées
Nous, les bons kamikazes
Fiers quand les temps sont durs
La décision éprise
De côtoyer semblables
Et gagner des mainmises
Sur les trésors jetables
Quitte à vivre moins belle
J'irai dans quelques jours
Dénaturer mes rêves
Le cœur dans le grand four
Qui les cuisant les crève,
En faire des droitures
Et l'on me sourira
Et l'on me jugera
Et je ferai mes comptes
L'estime qui remonte
Où l'essence chancelle
Écrit par Edelphe
Le monde extérieur est vaste, terrifiant, lunaire, impropre et merveilleux, violent et plein d'amour.
Le monde intérieur est bien plus encore... Catégorie : Divers
Publié le 27/11/2022
|
Poème Précédent | Poème Suivant |
Divers à découvrir... | Poèmes de Edelphe au hasard |
Annonces Google |
J' ai adoré le rythme de cette lecture ! L'amour contre l' argent est une équation très contradictoire ... Mais ne juge pas Toute mon estime pour le style et pour le thème Bravo Edelphe ! |
|
Yuba |
Superbe encore une fois, avec toujours un soupçon de fantastique qui nous plonge dans un monde surréaliste. Bravo ! |
|
virgile |
Bonsoir Edelphe ! Epoustouflant !! Ta Plume, à Nouveau, nous embarque loin .. on ne peut rater ces " Rails " .. Parfois, je me dis qu'Etre Inspiration en ta Demeure doit être un Sacré Voyage .. BRAVO !!!!!!!!! :) LyS |
|
Lys-Clea |
Il y a des rondeaux comme il y eut ceux d'une Marie, de France, mais la teneur des vers m'a fait songer au couple des poètes Sylvia Plath et Ted Hughes, dont Sylvia ne s'est pas remise, où coeur en four et passage à côté d'une vie me rappellent la décision qu'elle eut d'en finir, avec la poésie et la vie, quand il ne se montra pas à sa hauteur, quoique sachant sa fragilité menant à récidiver... Quand on déraille... Ce poème magnifiquement chantant, je le place en mes favoris. Bravo ! Merci beaucoup Edelphe ! |
|
jacou |
bonjour Edelphe tes mots parfois "difficiles" qui sont au fond de toi !exacerbés par tant d'émoi ! je parcours ton poéme qui brille dans cette nuit sans fin ! ta plume inspirée et féconde nous dévoile ! "tes états d'âme" de souffrances ou de bonheur parcimonieux...j'ai apprécié ! en favori ! bonne journée ! prends bien soin de toi !amitiés automnales :) |
|
romantique |
Bonjour Edelphe, Criant de réalisme. La case fut la maison de l’esclave. Rentrer dans le rang est un moyen, pas une fin en soi. Les vrais Sages savent que le feu est ailleurs… Merci pour ces mots. Et bonne route ! |
|
Oracle |
Des mots qui creusent profond, des images qui fouillent l'âme, un sens aigu des contrastes faisant apparaître la réalité sous son jour le plus cru ... On ne sort pas indemne de cette lecture, et votre talent y est pour beaucoup. |
|
Ombrefeuille |
Bonsoir Edelphe Merci pour ce beau voyage Capucine |
|
Capucine |
Un grand merci pour vos lectures et vos commentaires | |
Edelphe |
Annonces Google |