Sur la pierre polie d'une grotte mouillée
Où se collent des fesses et s'apposent des mains
Se reflètent à l'eau brume des satins de peau.
Au seau, de grandes louches à rafraîchir le corps.

Le temps s'émeut du plein qui comble le décor,
Un tableau anonyme à l'humeur des mouvances
Dont les couleurs suaves agitent les murmures
Et renferme volés leurs secrets ancestraux.

C'est le calme trempé du regain qui est beau
Et les gestes lesbiens qui divinent l'amphore.
Aux massages moelleux des grâces émouvantes,
Les nymphes dévêtues tiennent leur équilibre.

Les seins lourds et les ventres déliés sont libres
Du regard animal, ils vont en pesanteur
Ruisseler de la fièvre qui détend les pores
Et se lisser le grain d'une gomme racleuse.

La lenteur est au tain du bal des bienheureuses,
Des échouées de l'ombre sur la plage leste
D'un Eden licencieux, buissonnier, salvateur.
Entre la nouvelle Eve au vécu dichroïque…

Son corps sec et si maigre n'a rien de lubrique,
Ses vingt ans durs et plats qui prennent peu de place
Cassent le rythme courbe des chairs délicieuses,
Humides alanguies au chant d'exhalaisons.

L'eunuque qui pourrait admirer sa toison
Qu'aucun coussin ne cache est l'absent du théâtre.
La douce mélodie du ruissellement d'eau
Fait couler les rideaux sur les velours charnels.

Bienvenue, les yeux disent à la jeune pucelle
Et le jeu des paresses reprend ses extases
Dans l'engourdissement des bonnes nonchalances
Cachées dans les blandices d'un amour plus propre.