Ronde infantile
Doigts de pâte à modeler
Chapeau d'exil
Sur la tête dévissée
La liberté, l'apanage des fous
Toiles ou des livres à semer des cailloux

Peintures lisses
Et les mots de couleur
Angles qui glissent
Dans de pleines rondeurs
Les teintes tendent un tissu de velours
Comme un rideau sur les plus mauvais jours

Langues infimes
Trempées dans la verve d'eau
Clapotent et miment
Les émois devenus beaux
Temps de regains dans les bleus de la houle
Peau qui se tient étendue et qui coule

Les plis faciles
Que l'on peine à envoyer
Les traits tactiles
Des besoins dissimulés
Ombres et lumières ont tissé pour toujours
La poésie des voyages au long cours

La vie se fige
Au vélin de sa conscience
L'encre rédige
Les dessins de l'élégance
Voix potelée qui affine l'ajour
D'une lueur apportée au discours

Etre sensible
Devant le vide immense
L'ombre amovible
A sa source de transes
Rouge violé, jaune, vert et puis parme
Peinturlurés les mots chatoient de charme

Un porte-mine
Qui parfois lâche bombes
Des larmes fines
Peuvent pleuvoir en trombes
Tant que les tons nagent dans les tournures
Le cœur approuve ces enluminures

Touche et s'agite
Aux veines de comprendre
L'épure est mythe
Quand l'âme est à se fendre
Sur le papier des flux de vérité
Et les maux passent en extraits esquissés