Il me descend dans le cœur un petit rien, un pincement qui déjà s'efface. Saisir vite, il s'échappe. La musique peine à rattraper ce petit quelque chose qui d'habitude s'enfle en quelques mesures, grossit, grossit et dans un élan du cœur, trouve le chemin de l'âme à la main, avec quelques mots suitant. Je veux saigner ce petit rien qui m'étreint le cœur en secret.
Berce-moi, berce-moi doucement. Mes pensées éparpillées, fais les éclater sur le papier blanc. Et paf ! Parce que j'ai peur des mûres gorgées de soleil qui dessèchent à l'automne, pendues entre les ronces. J'ai peur de la poussière qui encrasse et recouvre ce que l'on range dans la tête. Et paf! Peur des pages qu'il faut tourner dans les grands livres.
Alors berce-moi, là, on fait ce qu'on peut, au jour le jour. Aujourd'hui c'est fini, et demain on arrivera peut-être à s'envoler.