La blancheur de son cou comme une surface lisse
Lisse comme un ivoire verni
Comme un miroir poli
Un reflet de soleil sous une onde de pluie

Dans le creux de son cou comme une veine mauve
Une entaille bleue
Un argent qui blesse la douceur de son épiderme glabre
Creuse la soie de sa gorge si tendre

Et cette morsure fait comme un rayon sur sa peau brune
Comme une lune figée dans un éclat d'aurore
Comme un bref éclat de ciel
Comme une hirondelle qui se déroberait dans une coulée de sang

L'oiseau danse au rythme de son souffle
Les ailes déployées le cri clair
Éclos lorsqu'un air neuf noie sa poitrine
L'oiseau danse au rythme de son souffle
Le corps creusé et frêle
Flétri lorsqu'un vide aspire le dernier frisson de son âme

Et danse danse l'Hirondelle
Danse au rythme de son souffle

Et l'oiseau pleure une perle vermeille
Et la perle roule sous les velours de ses ailes délicates
Et l'oiseau pleure caché dans le creux de son cou
Envolé sur le rythme des brusques saccades qui secouent sa chair

Léger comme un souffle mort
L'oiseau tombe sourdement sur la lame de la clavicule si douce
Et les perles coulent sur sa poitrine
Comme les reflets bleus d'un soleil éteint
Comme des rigoles tracées sous la caresse d'une pluie légère
Dessinant comme de tristes sourires sur les nues de sa peau
Les perles coulent sous l'écho de son cœur jusqu'aux lèvres de mon âme
Et tachent d'écarlate le blanc tissu de mes deux seins posés contre son torse