J'aime bien être ivre, je pense mieux aux étoiles.

A la gloire, à la vie, aux honneurs. Je pense mieux à la fin du monde, à ma propre existence. Je sens les tempêtes s'embraser, me couvrir d'un doux linceul. Mort, puis-je être ton vassal ? Il est vrai que la Nuit tombe.

Peut-être que les vapeurs funèbres sont factices.

Je vois dans le miroir le reflet de tes bras, je vois dans le miroir un homme heureux. Passé, songes incertains... pourquoi partir ?

Espérer, toujours, la quête est celle des malades, de ceux à qui le bonheur refuse ses fruits et ses trésors -caverne d'Ali Baba où n'entre pas la tristesse-, qui sont dorés comme l'or des Incas. Espérer c'est vivre le pire. Qu'ils gardent la foi, quand ils ont mille et une raisons de la perdre ! Là, ce n'est que primaire poésie.

Ma main dans tes cheveux, ton odeur, toujours le même miroir... Vivre, coûte que coûte. Devant l'abîme, nécessité fait loi. On se trompe quelques fois... Peut-être que la lune pleure, elle aussi... Mélancolie, soleil, pluie tranquille. Je crois que tout est là : main dans la main, main sur le coeur, lèvres qui parlent, baisers ; l'index qui dit non et les yeux qui crient oui...

Ne plus aimer, jamais. Ne plus vivre, peut-être. Rire, pleurer, qu'importe, souffrir, serrer les poings, céder, jamais ! Baisser la tête, chanceler, mais embrasser le sol, jamais !

Le monde disparaît au fond d'un seul milliers de verres, mon amour s'échoue après un seul milliers de larmes...

Ne plus aimer ? Jamais...

J'aime bien être ivre, car je pense moins à toi.