Anne-Tarzane et Andy-Mowgli : Promenade nocturne

La nuit vient de choir.
Voyageur perdu, observe
Le ciel de la jungle :
La lune est pleine et replète.
Prends garde aux garous-gorilles.

Deux hardies silhouettes
Se baladent au clair lunaire,
Deux ombres cousines.

C'est Anne-Tarzane,
L'Anastasia des forêts
Et Andy-Mowgli,
L'aventurier de la brousse.
Ils aiment l'étrange nuit,
Les craquements, bruissements,
Les présences indistinctes.

Jouer à s'effrayer.
Agripper à tour de rôle
La nuque de l'autre

Et se chuchoter
Des contes d'affreux génies
Pleins d'humour verdâtre.

Qui ne les connaît
Penserait qu'ils sont bien sots
De braver ainsi
Les énigmes de minuit,
Les nocturnes quadrupèdes,
Les entités vaporeuses
Qui peuplent l'obscurité.

Cette belle fille
Au corps aimable et gracile,
Ce gamin frivole,

Si vous les croyez
Proies faciles et sans défense,
Laissez-moi pouffer.
La nuit confuse leur donne
Maintes idées de combat.

Là-haut, sur la branche,
Un épouvantail vivant
Tend ses bras immenses.

Tarzane et Mowgli
Sursautent, un pas de côté,
Position d'attaque.

Est-ce un croque-mites
Ou un rabougri des champs ?
Non, rien de tout ça !

C'est leur vieil aminche,
Le singe farceur Monkape
Qui avait envie
De leur faire hello-coucou.
Il leur jette une banane.

Il semble être temps
De rejoindre Alain-Tarzan
Resté dans la hutte.

La lune se voile
Comme pour dire au revoir
Et dans le lointain,
Un chien rouge à moitié fou
Hurle et jappe en rhapsodie.