Respirant Novembre sur un chemin boisé,
Une feuille de platane tombe juste à mon pied,

Je songe alors au temps et son allure pressée,
La fane en est bien victime mais reste colorée,

Dois-je prendre leçon de cette teinte orangée?
Qui rappelle l'odeur des souvenirs embrasés,

D'amants ayant semé l'amour sur les vastes sentiers.

Habités d'un feu que nul Dieu ne peut dompter,
Nous avons dévoré les jours sans les compter,

Pour assouvir nos désirs sous des lunes gênées,
Combien de cimes, de mers, avons nous dominé ?

Avant de brûler par nos passions déchaînées.

Nous n'étions que des enfants éclos à la rosée,
Nos sentiments plus purs que la gemme taillée,

L'âge perd toute sa notion dans cet art inné,
L'amour n'a aucun maître apte à l'enseigner,

L'heure à présent de clore notre fable adorée,
J'invite les vents à souffler les cendres grisées,

Afin de raviver les braises de mon cœur blessé,
Ainsi que l'emporter vers de nouvelles contrés,

Et qu'à la douce manière des pétales tombés,
Qui virevoltent toujours malgré qu'ils aient fané,

L'aventure continue, en ne cessant de changer.