Je suis prise dans les filets de monts enneigés
Gluante accroche dont je ne peux pas me soustraire
Je suis la dernière proie, le repas d'araignées
Plus qu'affamées de me voir ainsi patibulaire

Exhibée comme une rumeur impératrice
Dont je ne peux arrêter la propagation
Je suis faible et je suis une des spectatrices
De ces devins qui provoquent mon ascension

Je suis l'oiseau migrateur qui a échoué
Dans un horizon mutin, intemporel
Jaugeant mon bec au délice mazouté
D'une marée noire générationnelle

Mutilée, j'y laisse une pluie de plumes
Témoins iconographes de ma main
Je suis la dernière mouette au vieux rhume
Microbien qui atteint le riverain

Je suis n'importe quel de vos râles
Prolongé, instable, l'animal
Je suis la victime de l'engrais
En ce frêle début de juillet

L'empreinte de pas de mes souliers
Se moule au cyprès de cette armée
De blanches colombes, marguerites
Qui ont gelé contre l'arbre ermite.