On dit que c'est la soif qui donne les mirages
Cette image fugace de ces puits remplis d'eau
Qui souvent nous procure le plus grand des courages
D'aller encore plus loin tout en courbant le dos

C'est pour cette raison que cela m'interroge
Sur la soif d'aimer, si présente en nos cœurs
Ne nous viendrait-elle pas de la sublime forge
Qui peut changer les froids en moments de chaleur

De celle qui nous brûle mais aussi nous dévore
En réduisant en cendres nos plus belles ardeurs
Arrivées dans la nuit et partant à l'aurore
Tout en cédant la place aux terribles douleurs

Car c'est à cet instant que naissent les questions
Auxquelles nous n'avons jamais de vraies réponses
Autres que celles que souvent nous redoutons
Qui recouvrent nos cœurs sous des amas de ronces

Depuis ma tendre enfance je hais tous les déserts
Le symbole pour moi d'un effroyable vide
Où naissent les mirages et les autres chimères
En préférant les sols que l'on sait moins arides

De ceux qui font pousser les rêves merveilleux
Où nait un sentiment dont le nom est amour
Qui peut se passer d'eau et de but ambitieux
Retrouvant la tendresse jalonnant leur parcours