Une femme est assise seule sur un banc.
Elle regarde la foule se presser dans tous les sens …
On peut lire sur son visage un léger sourire sur ses lèvres passées au rouge.
Chaque personne traduira se sourire à sa manière, pourtant personne n'y prêtera attention et ne prendra la peine de le faire.
Mais il suffit de regarder dans ses yeux pour s'apercevoir que ce n'est qu'une façade, un mur qu'elle a construit pour ne pas laisser paraître son mal être…
A présent on peut comprendre que se mélange en elle solitude, peine et dégoût
Elle répond toujours comme un réflexe « oui » à cette question que les gens posent eux aussi par réflexe « Ca va ? »
Elle a compris que quelque soit sa réponse au final rien ne change, que l'égoïsme a pris le dessus sur la simplicité d'une oreille attentive.
Par ce sourire elle rigole de ces gens qui courent sans vraiment savoir ou ils vont.
Il suffirait peut être qu'ils s'assoient sur un banc, qu'ils prennent le temps d'observer ses gens qui font une course contre la vie et réaliser que celle-ci a déjà gagné…Elle espère encore rencontrer une personne simple qui sache écouter ses peines mais aussi la faire réellement sourire, une personne à qui elle pourrait offrir ce qu'elle a de meilleur. Elle est cependant convaincue qu'elle ne se trouve pas dans cet amas de stress, d'hypocrisie …
Pourquoi vient elle encore s'apitoyer sur son malheur et sur le sort bien triste de ces gens, assise sur ce banc ?
Elle y va sans doute dans l'espoir qu'il y aura quelqu'un qui tout comme elle aura pris le temps de se poser sur un banc, d'observer cette déchéance.
Et qu'ils puissent ensemble apprécier leur bonheur et accepter leurs malheurs.
Car au fond qui entre elle et eux est le plus à plaindre ?
Il suffirait peut être…