Je ne parle ni l'akkadien, ni l'araméen
Et encore moins le grec ancien.
Je ne parle que de moi
Et du temps ou les ziggourats
Se dressaient fièrement
Entre ciel et terre.
Je parle de la chute des anges,
Je parle du doute des prophètes,
Je parle de la passion et de son prix,
De la foi et de la déchéance.
Je parle des Babylones,
Je parle des Jérusalems,
De mon ange
Et de mes démons.
Depuis les plaines de l'antique Sumer
Jusqu'aux gratte-ciels contemporains
Je vous parle de la non évolution.
Je parle de paradis perdus, d'enfer quotidien,
De civilisations anéanties et de l'orgueil des hommes.
Je parle du temps qui passe
Et qui ne ressemble qu'à lui-même.
Je parle d'un inaccessible pardon,
De mains lavées du sang
Qui souille les consciences
Et consumme les âmes.
Je vous parle de perditions,
De drogues et d'alcools
Peyotl, datura, pavot, coca
Et tant d'autres.
Je vous parle de cerveaux racornis,
D'encéphales abîmés et laminés,
D'esprits, de cœurs désespérés.
Je vous parle du bal
Des toxicomanes alcooliques
Aux créations mièvres et médiocres.
Ainsi que je vous parle
D'hallucinations et d'aveuglantes vérités
Qui trompèrent les guerriers
Et brûlèrent les racines de la victoire.
Et dans la honte de la défaite
Je ne parlerai plus,
Mutisme de vaincu,
Silence d'homme brisé.
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Je dois dire que la chute m'émeut même si je m'y attendais. "De mon ange et de mes démons", j'aime beaucoup la portée de ce vers. Dans ce "je vous parle", je lis surtout, "je sais, j'ai vu et je n'y peux rien" |
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Nyàri |