Ils nous lient tous les deux,
Comme on enchaine l'arbe à la terre,
Comme on fait d'l'eau, un bien précieux,
La plus simple et la plus chère,

L'arbre nait, et il grandit,
Puise d'la terre, toute sa force,
De sa mère, il puise l'esprit,
De son père, il prend l'écorce,

Ils nous lient,, toi aux yeux bleus,
Aux ch'veux clairs, à ta p'tite taille,
A ma Carcasse, qui bien heureuse,
T'apprendre la Vie, Vaille que Vaille,

On appelle les Liens du Vents,
Ce qu'on a entre nous deux,
A défaut des Liens du Sang,
C'est un Lien, jusqu'au linceul,

J't'apprendrais, à être grand,
A rien dire quand ça t'fait mal,
A maudire, et mettre dans l'vent,
A sourire, à dire des blagues,

J't'apprendrais que cette école,
C'est pas juste qu'une base,
Et que ma vieille tranche d'ivrogne,
C'est parc'qu'j'ai dans l'costard,

Quelques coups en cervicales,
Qu'on m'a mit un jour dans l'dos,
Par des gens qui étaient stables,
Autant qu'peut l'être le poids des mots,

A rien n'sert les liens du sang,
J't'apprendrais, moi tu verras,
Meme si j'n'ai qu'les Liens du vent,
A t'offrir, je t'aim'rai Moi.