Une caresse sur la main,
Un baiser que l'on voudrait donner,
Et des yeux qui regardent bien,
Ceux de l'autre que l'on aime.

J'ai quinze ans, je ne sais rien,
De la vie de ses déboires,
Elle en a seize, mais j'ai sa main,
Sur mon cœur et tard le soir...

Je voudrais bien te dire,
Mais je ne connais pas les mots,
Je voudrais bien m'enfuir,
Avec toi, de tous ces faux.

J'ai quinze ans et des projets,
Je me cherche et puis j'apprends,
Que la vie n'est pas éphémère,
Et puis qu'elle compte finalement.

Je sors le soir, je fais le mur,
Moi, Roméo, pour ma Juliette,
Qui te comprends, oui, c'est sûr,
Et puis qui s'enfuit dans nos cachettes.

La vie se pâme, la vie se trame,
Et puis la fille se maquille,
Elle met des bas, et fume Gitane,
Il faut dire que l'on a grandi.

J'aurais bien cru, mais je ne peux,
Ce monde est bien trop cruel,
Et puis je pleure dedans mes vœux,
Ou je tue bien sûr, l'ancienne Reine.

C'est l'épopée de nos fantômes,
Le maquillage fait son effet,
Je me transforme dedans ma peau,
Et dans mon Ame, trône le biceps.

On est jeune, une fois,
Et les Juliette, tour à tour, viennent,
Même si l'on part de ce monde là,
Sans jamais tirer les ficelles.

J'ai quinze ans et puis la rose,
Et puis les fleurs se sont fanées,
Ce monde est fade, et plein de maux,
Il faut croire que je dois les aligner.