Je suis en gare à la dérive, de ce bon train bien trop absent,
Je n'ai en vue, locomotive, et pour cause, n'est pas présente.
Je suis en gare à la dérive, de ce bon train bien trop absent,
Je n'ai en vue, locomotive, et pour cause, n'est pas présente.
Trois heures du mat', le train de nuit, n'arrive pas, je suis dehors,
Le sol dallé jamais ne brille, dans ce grand froid, du fond de corps.
Tu arrives là, et ta misère, se sent bien trop, en bout de pieds,
T'es un clochard, pas de la veille, ça fait huit ans que tu te traine.
Une bouteille dans une main et puis d'une autre, un bout de clope,
Entre les deux, ta bouche sans rien, pas d'artifices, tu es trop pauvre.
Et d'une main trop solidaire, tu prends valise, pour chez toi,
Et le grand Greg, qui va avec, histoire qu'il n'attrape pas froid,
Dans ta tanière, il y a six chiens, au fond de ce trop vieux parking,
Quatre collègues sans embonpoint, une plaque d'égout en seule latrine.
Un bout d'carton, du chocolat, qu'est bien trop vieux, ou bien trop sec,
Même à E D, ils n'en n'ont pas, c'est pour dire s'il a l'air honnête…
Et puis tu dors, tu fais semblant, tu me surveille du coin de l'œil,
Et puis tu ris, à fausses dents, t'as l'air pommé… Prends la picole !
Et tu te couche et tu m'explique, que bien demain, tu te lèveras,
Un coup de manche, aux lèches vitrines, pour un gobelet qui ne sonne pas,
Alors tu mets ton monde en rang, tes vieilles baskets, et les gobelets,
Change de t-shirt, non je plaisante, mais je ris jaune, à dire vrai.
Et je suis là, plein de babioles, à m'demander, comment tu fais,
Toi et ta vinasse linceul, toi et ce trop grand froid d'hiver.
Alors je pars, je fais semblant, d'être bien pauvre, je n'parle pas,
De mon boulot, appartement, et de mon chat qui est trop gras.
Sac en épaule, la bandoulière, me fait l'effet d'étranglement,
Il est trop lourd, je suis trop frêle, de voir épaules dans le vent.
Tu te retourne et tu t'endors, ça fais des heures qu'on est ensemble,
Je tourne les yeux par pudeur, de ceux qui sont habitués à plus grand.
Écrit par Le troubadour
Le Monde est une scène ou nous ne faisons que passer.
On a pris pour désapprendre. http://gregorperret.blogspot.com/ Catégorie : Amitié
Publié le 26/01/2009
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