Dans un coin lointain,
Une fourmi ne connaissait que labour et entrain.
Dés l'aube elle déplaçait des grains.
Tout le champ était devenu son chemin.
Ce jour là, elle était si fière :
Huit grains ! Ce fut une joie première.
Sage, elle errait, voyageait et fit même une croisière.
Sage, elle connaissait la joie éphémère.
Le ciel prit des couleurs sombres,
Le nuage empesta le bleu et déploya son ombre,
La fourmi rejoignit son trou. Dans la pénombre,
Neuf gains. Ce n'est point un bon nombre.
Encore un grain, juste un !
Or le sol est au ciel enclin.
L'éclaire fit entendre son refrain,
La fourmi à ses pas fit soin.
Neuf ! C'est bien fait après tout !
Mais le ciel avait fait mille trous.
On la voyait, affolée, errer partout.
Eperdue, épuisée et mouillée comme tout.
Or sa quête ne mit pas de temps.
Les neuf sous l'eau : C'est navrant !
Elle galéra, et la pluie fit autant.
Partir ! Tenter ! c'était un martyr mourant.
Mais la fourmi avec un rien de chagrin,
Serra ses neuf, comme une mère les siens.
Fière, la fourmi pensa à ce bien….qui revient.
Que cela te console : aucun bonheur n'est vain.
à toute femme qui, après neuf mois d'attente, d'amour et de souffrance, perdit un enfant. À toutes les femmes qui voient leur amour s'éteindre dans un flot de larmes quand un instant prend leur bonheur.
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Je ne m'attendais pas à cette fin ! Je reviendrai. |
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Margot de Broceliande |
Très belle écriture dans la tradition des fables de La Fontaine. Cordialement |
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moebus |