Si le monde était plat, je jetterais du bord
Mon être insignifiant, ma présence inutile.
J'offrirais au cosmos, quand pointerait l'aurore,
Mon esprit inondé de réflexions futiles.
Mais la Terre est sphérique et je ne puis m'enfuir
Qu'en m'enivrant de sons, de corps et de substances,
Quel ennui que ce monde ainsi prompt à détruire
Ceux qui, en chaque instant, sont en quête de sens !
Je quitte mon logis car la folie me guette,
Et pour me rapprocher des entités astrales
Je monte une colline, extirpe en moi la Bête ;
Je poursuivrai ici ma quête d'idéal.
Je n'éprouve au départ rien de particulier.
Insensible à la nuit, je demeure statique
Lorsqu'enfin me surprend un effet singulier
Imposant à mes yeux sa beauté hypnotique :
Je me sens aspirée par le vaste Univers
Qui me garde en son sein au milieu des étoiles ;
Me voici arrivée aux confins de la Terre
Quand mon ouïe s'éteint et ma vision se voile.
Ma raison se dissout, mon corps s'évanouit
Du gouffre sidéral à celui de l'Abysse.
Il me semble flotter mais je suis étourdie
Par les spectres blanchis qui encor m'éblouissent...
Je ne sais plus alors si mon esprit s'élève
Pour rejoindre la Lune et ses splendeurs cosmiques
Ou bien si je me perds dans la mer de mes rêves
Car mon âme n'a plus d'enveloppe physique.
Suis-je morte, enfouie dans les méandres bleus,
Ou rencontré-je enfin bonheur et plénitude ?
J'en doute également, cependant je fais voeu
De livrer ma conscience à la béatitude.
Des fragments d'Infini s'offrent à mes regards ;
Tant de joyaux marins, tant de trésors stellaires !
Je nage parmi eux, ils forment un rempart
Autour de cette joie magique et éphémère...
Car déjà l'océan de comètes s'endort
Et ôte à ma vision ses ombres opalines,
Lorsqu'enfin je reprends possession de mon corps
Etendu dans les fleurs en haut de la colline.
Recouvrant le réel et sans être effrayée
Je retourne, tranquille, à ma sombre tanière.
Ce voyage me laisse un sentiment de Paix
Dont l'immense douceur m'est très peu familière.
Qu'importe que mon ciel ait perdu son azur
Ou que tout mon esprit soit l'orage qui gronde,
Et si ma forteresse un beau jour se fissure
Puissé-je m'enivrer de la beauté du monde.
Écrit par Lize
"Et j'ai pleuré d'amour aux bras de vos étés."(Anna de Noailles)
Catégorie : Divers
Publié le 14/10/2016
|
Poème Précédent | Poème Suivant |
Divers à découvrir... | Poèmes de Lize au hasard |
Annonces Google |
Jolie écriture | |
Victor |
Oui, très belle écriture à louer infiniment. Merci beaucoup Lize pour ce beau poème partagé avec la communauté. | |
jacou |
Bonsoir Lize, Merci pour ton très beau partage très bien écrit ! Bonne soirée ! Mes amitiés Sybilla |
|
Sybilla |
Merci beaucoup :) | |
Lize |
Merveilleuse écriture qui coule et glisse sur des mots à la fois simple et mélodieux dans l'idée qu'ils décrivent... Je ne me suis pas lassé un seul instant, une seule micro seconde. J'ai avancé avec envie et goût de ce que j'ai découvert pas à pas dans ma lecture, avec cette envie magique de découvrir la fin. Un délice comme j'aime. Cordialement, Basile Béranger Chaleil |
|
Basile |