Sous le regard glacé de la Lune aux abois,
Je fuis tout en fixant le réveil du volcan,
Les lucioles transies me guident dans les bois
Où la boue se mélange aux arbres grimaçants.
La montagne de feu en son âme fulmine,
Je dois me retrancher avant l'explosion.
Les eaux d'un marécage au lointain se dessinent ;
J'y plongerai mon corps loin de son éruption.
Au milieu des iris et autres nénuphars,
J'immerge entièrement mon être pétrifié,
Mais face à ces beautés des marais je m'égare,
Oubliant que tout près me guette le danger...
Le crépuscule inquiet se noie dans les eaux troubles
Tandis que j'y embrasse un bonheur éphémère,
Le ciel tourmenté a rencontré son double
Et un rose lotus éclos sur ma paupière.
Mais le bruit terrifiant de la déflagration
Me jette violemment dans la réalité,
Je sens dans tout mon corps la terrible explosion
Et la lave couler sur ma chair calcinée ;
Elle brûle ma peau et consume les fleurs
Qui hurlent d'agonie pour faner sur ma bouche.
Cet ultime baiser n'adoucit la douleur
Que tente d'apaiser le Soleil qui se couche...
Le miasme venimeux de ces nuées ardentes
S'attarde lentement sur mes muscles à vif,
Poignardant, dévorant ma charogne brûlante,
Et répand dans mon sang son poison effusif.
Pour tuer la brûlure et son odieux supplice,
J'enfouis ma carcasse en décomposition
Dans l'eau laide et noircie du marais aux iris
Qui ne peut étouffer la violente érosion.
L'air me vient à manquer alors je resurgis,
Ressuscite hors des flots, m'enivre d'oxygène
Comme si j'en fus loin durant des décennies
Mais l'atroce venin empoisonne mes veines.
Je me redresse enfin dans les eaux mortuaires.
La crasse du marais est ma robe de bal
Ornée de nénuphars et de reflets lunaires ;
Sur le seuil de la nuit, je suis sublime et sale.
Les étranges lueurs mauves du crépuscule
Recousent mes tissus de leurs légers soupirs,
Décorent mes cheveux de quelques libellules
Mais je perçois encor le volcan qui respire...
Ma peau est douloureuse, à jamais abîmée,
Mais tapissée de fleurs qui m'inspirent le rêve.
Dans les eaux obscurcies, d'étoiles parsemées,
Le ciel m'étreint d'amour et s'éteint sur mes lèvres.
Écrit par Lize
"Et j'ai pleuré d'amour aux bras de vos étés."(Anna de Noailles)
Catégorie : Divers
Publié le 04/12/2016
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J'aime beaucoup votre poésie, elle est très belle et imagée de façon très talentueuse. Merci du partage ! | |
Galerion |
Toujours aussi magnifique...! Bravo. Félicitations... Basile Béranger Chaleil |
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Basile |
Ce poème d'une grande beauté est riche de tant d'impressions et d'images, dans un crépuscule tourmenté au sein d'un marais angoissant, que je ne me lasse pas de le relire pour en apprécier les charmes ! | |
jacou |
Merci infiniment à vous trois ^^ | |
Lize |
Entre réve et réalité ... Magnifique poème :) |
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MARIE L. |