Elle revient ici commettre un crime atroce,
Envahissant le ciel de son air sanguinaire
Pour engloutir le Jour d'un appétit féroce ;
Elle aime dévorer ses ailes de lumière.
Il ne sublime plus de ses mile rayons
Les fragiles vitraux de ma paix intérieure.
Ma nuit fait de ce temple une horrible prison,
Ses bras de Châmundâ y rampent, destructeurs.
Ils s'infiltrent, sournois, et brisent lentement
Chaque pierre sacrée, fragments de paradis,
Capturent goulûment l'écho du moindre chant
D'amour et d'allégresse en ce monde meurtri.
Ses ongles si nombreux grattent cloisons et murs
Et ses mains de démon renversent les statues.
Ma carcasse pourrit, rongée par la souillure,
Sacrifiée sur l'autel de ma candeur perdue.
Elle connait par coeur sa danse du blasphème
Mais en parfait encor l'aspect tentaculaire,
Se complaît chaque fois dans l'offense suprême
Et dans mes cris d'effroi se régale d'enfer.
Ma nuit, chaude et amère, aura tout dévasté ;
Sous son souffle brûlant, les vestiges se fanent.
Mais le Jour ressuscite en mon temple outragé,
M'extirpant doucement de ses griffes profanes.
Funèbre sanctuaire au parfum d'éternel
Que ce lieu accablé de son manteau de ruines.
La timide lueur que projette le ciel
N'adoucit le tableau de ma nuit assassine.
Sur ma chair infectée aux prières muettes,
Elle récite encor sa messe empoisonnée,
Se délecte en secret de ma chute discrète
Et fait de mon chaos sa sinistre empyrée.
Écrit par Lize
"Et j'ai pleuré d'amour aux bras de vos étés."(Anna de Noailles)
Catégorie : Divers
Publié le 14/03/2017
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Pénombre et lumière, clarté et obscurité, invisible et soleil, c'est un peu le jour et la nuit! Elle est inquiétante et féroce, envoutante et sanguinaire dans votre beau poème. Mais comme le dirait Jacques Brel, "mais quand vient le soir pour qu'un ciel flamboie, le rouge et le noir ne s'épousent ils pas?" Deux amants opposés qui embrasent le ciel deux fois en 24 heures, pour notre plus grand bonheur. | |
eliosir |
Bonsoir ! Que j'aime à vous revoir, Lize, car vos poèmes m'ont laissé un souvenir très agréable ! Celui-ci ne déroge pas à la règle, avec son ambiance ensorcelante, consacré (au sens religieux) à la déesse Châmundâ, qui fait penser à une autre déesse sanguinaire, Kali. Les deux dernières strophes sont saisissantes. Merci pour ce partage effrayant ! |
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jacou |
Merci beaucoup à vous deux :) En fait, je ne parle pas de Châmundâ, d'où le fait que j'écrive "ses bras de". Le sujet reste "ma nuit", cette nuit profane qui fait elle-même référence à autre chose. |
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Lize |
"Ses bras de Châmundâ" : c'est noté Lize ! Et je le relis donc ainsi une troisième fois avec plaisir, ce poème envoûtant. | |
jacou |
Chère Lise, je suis heureux de te lire de nouveau. Je l'ai lu deux fois de suite tant il m'interpelle ce poème magnifique. J'aime particulièrement ces poésies énigmatiques, qui nous questionnent sur beaucoup de choses.... Et ton style est magnifique...! Continu ! continu ! C'est si beau...! Basile |
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Basile |
Merci beaucoup, ça me touche vraiment :) | |
Lize |
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