J'aurais voulu encor me fondre dans la nuit,
- M'enivrer de noirceur, la laisser me noyer -
Que déjà le soleil me ramène à la vie,
Jetant dans ses rayons mon corps tétanisé.
Me voici donc livrée à l'immense dehors,
Enjambant les débris de mon chaos mental.
Ils jonchent le bitume et les longs corridors
Qu'emporte sans un bruit ma terreur viscérale...
Le sol s'est dérobé, le décor s'est dissout
Pour permettre au soleil de ronger mes entrailles ;
Et quand même le vide à mes yeux semble flou,
Sous ma peau transpercée, mon coeur devient vitrail.
Il déverse mes peurs sur la toile du monde
Par des pluies de lumière et des torrents de feu,
Remplace chaque rue et sa grisaille immonde
Par les mille éclats que lui offrent les cieux.
Je sens couler à flots dans mon sang la lumière
Qui embellit la ville et me perce, agressive.
La verrière sacrée qu'est devenue ma chair
Se disperse en fragments de lueurs incisives.
Les morceaux de vitraux déchirent l'horizon
Et mon coeur affligé de toutes ces nuances
Les expulse, affaibli, rend au ciel son poison,
Puis s'éteint, observant l'azur avec méfiance.
Bien que mon coeur n'ait plu ces faisceaux de couleurs,
Sa brûlante clarté peut toujours se répandre,
Consume encor le monde - et mes cris de douleurs
Ont trouvé résonance et font danser les cendres.
Écrit par Lize
"Et j'ai pleuré d'amour aux bras de vos étés."(Anna de Noailles)
Catégorie : Divers
Publié le 02/07/2017
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C'est superbe, très belle métaphore du cœur-vitrail !! | |
Eleidora |
Très beau poème fragile mais en même temps, la force de cette lumière vive est bien présente ! Belle lecture, j'ai vivement apprécié. | |
suane |
Merci à tous les deux :) | |
Lize |
C'est MERVEILLEUX ! j'adore ce genre de poèmes. Ténébreux ! Je vais le relire une fois de plus... Basile |
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Basile |