Nous avons perdu la proximité du monde
Là où le hublot légue au ciel l'entité du voyage,
Pour figer de bleu l'indifférence de la route,
Et guider par des ailes nos âmes au naufrage.

Aucun doute que le carillon n'ait plus d'extase,
Parce que le tourisme en a consummé le son,
En souillant la saveur des cultures paysannes
Dans le regard pervers des donneurs de leçons.

Ainsi font ceux qui se divertissent de l'ailleurs
Depuis leur immeuble des mers, ou de leur corbeau blanc,
Oubliant les chemins qui cotoyaient les autres
Pour préférer cumuler des clichés de faux semblants.

Tels sont les pélerins modernes, sans foi ni pieds,
Mus d'une spiritualité sans lumière
Qui, abêtis par la promesse d'un renouveau sans fin,
Enterrent pour toujours, les traditions qui demeurent.