Le soleil n'est pas tout à fait levé, je décide d'aller me promener
J'aime partager avec la nature des instants de beautés, de liberté
Je marche telle une feuille au gré du vent vers ma plage préférée
En observant les oiseaux virevolter au-dessus de douces pensées

Le bleu de l'océan est pour moi quelque chose d'unique, de vital
Ces chants sont une voie, des proses magnifiques isolées du mal
Il a le don de pouvoir me ressourcer et à mes yeux cela est capital

Et de partir respirer son air puis de me baguenauder sur sa plage
D'admirer la beauté du sable argenté, de ramasser ses coquillages
D'oublier les atrocités de l'humanité, reste le plus bel ouvrage

Le bleu de l'océan est pour moi quelque chose des plus essentiels
Mais par malheur aujourd'hui, quand j'arrive à l'endroit habituel
J'ai mal au cœur et je me demande si ce que je vois est bien réel

Je n'arrive pas à l'accepter ! Que s'est-il passé depuis hier au soir
Non, ce n'est pas possible à imaginer ! Je suis dans un cauchemar
Je n'en crois pas mon regard car ma plage préférée est toute noire
Elle que je trouvai si belle, elle qui m'apportait toujours l'espoir

Je ferme les yeux et mes larmes coulent sur mes joues de douleur
Toute cette terreur déclenche dans mon âme une immense fureur
Je me jette à genoux et je prie tel un fou, tellement c'est l'horreur

Je comprends hâtivement qu'un pétrolier Soudanais fait naufrage
Et que ce qu'il transporte vient tout souiller en un unique carnage
Partout, des oiseaux encore vivants sont pris au piège de l'outrage

Certains essayent de se libérer mais leurs pattes demeurent collées
D'autres ont réussi à s'échapper mais reste complètement englués
Ceux qui ne meurent pas intoxiqués finiront forcement par se noyer

Je pense à cette faune sous-marine et mes mots restent sans parole
Je ne peux pas prononcer mes rimes tellement tout cela me désole
L'homme moderne et ces besoins de mondialisation sans auréole
A terni le refrain d'un milieu et offre à mon cœur le premier rôle