Alice au pays des merveilles, ça date de bien avant la veille
le chapelier est interné, la reine morte depuis des années
Alice est rangée des carrosses, bien longtemps qu'elle traine plus sa bosse
de l'autre côté des miroirs pour y mendier sa dose d'espoir
Le rêve bleu elle y a goûté, juste assez pour s'en dégoûter
un prince estampillé charmant lui a fait son oeil larmoyant
il se l'est joué petit saint pendant qu'il crachait son venin
à peine le temps de procréer, il rejoignait d'autres contrées
Neuf mois pas le temps d'y penser,elle a gagné une petite fée
pas plus grosse qu'un poisson rouge pas plus lourde qu'une poupée de chiffon
Eva t'es pas née dans une rose mais d'une passion pas même éclose
tu n'es pas une enfant d'l'amour juste un incident de parcours
Tous les culs d'sacs ménent pas à Rome quand on voyage en train fantôme
Pour tout le monde la vie est dure, le dire yen a que ça rassure
esclave débarquée d'une galère, pour s'en sortir Alice galère
son château un studio meublé depuis qu'le prince a déserté
Maintenant,
Alice au pays des mères veille, protège sa petite merveille
anxieuse elle voit changer l'enfant, remplacé par l'adolescent
on dirait qu'la vieille carabosse s'amuse à transformer la gosse
bientôt elle voit sa douce Eva prendre les traits d'une lolita
Les joujoux sont mis au rencart, la nymphette veut jouer la star
sac à main, téléphone portable ont déjà chassé le cartable
et sa poitrine arbore fièrement un soutien gorge deux fois trop grand
zont coulé ses petits bateaux et c'est son string qu'elle hisse haut
Alice se sent bien démunie,son rôle elle ne l'a pas appris
de fille rêveuse elle est passée à maman seule déboussolée
et aujourd'hui elle doit faire face, trop dur de voir la vie en face
elle file vers son monde onirique dans un train de barbituriques
Elle y retrouve ses rêves d'antan, on lui parle comme à une enfant
les lapins, la reine sont là, prêts à lui faire leur cinéma
Alice s'endort doucement, le poison mélange son sang
dans sa mort plus aucun problème, elle se sent calme, détendue même.
Écrit par Marc Renton
On t avait dit que tout se paye, regarde bien droit dans le soleil....
Catégorie : Divers
Publié le 28/05/2010
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aussi toxique et dérangeant que lewis en personne, mais c'est un très beau poème sur fond de gros malaise merci, poète | |
flipote |
Très complet et très structuré comme texte bien détaillé ce qui fait sa force on le lit comme une nouvelle. | |
eric |
Superbe. | |
Fleur de lys |
Bravo, quelle inventivité ! Etant une grande fan d'Alice, j'admire... merci du partage | |
grêle |