Le ventre loin devant est au coeur de l'action
il a couvé au chaud le petit embryon
pendant des mois bénis où la mère est aux anges
à mirer son nombril et préparer les langes.
Soudain, révolution, la douleur est partout
elle va, elle vient en un mouvement fou
qui précipite le départ vers la clinique
la mère serre les dents, ça lui coupe la chique.
Elle va comme à la fête, rencontrer son fiston
ce tout petit bout d'être qu'ell' côtoie tout de bon
au plus intime d'elle, au coeur de son bidon
mais qu'elle ne connaît pas, inaccessible don.
Elle n'avait pas prévu une douleur si forte
qui fait une ceinture fermée telle une porte
lui donne la nausée comme sur la grand'mer
que vient-elle faire dans cette grande galère ?
Déjà elle voudrait sauter par la fenêtre
faire n'importe quoi pourvu que tout s'arrête
inutile de hurler, ça n'saurait diminuer
cette souffrance active qui doit vouloir la tuer.
C'est la dernière fois, crie-t-elle exaspérée
je ne me ferai plus avoir pour procréer
puis elle ne dit plus rien car une contraction
de nouveau pointe son long nez à l'horizon.
L'horreur dure des heures, inutile d'insister
le père vaporise un peu d'eau sur son nez
inutile, ennuyé, souvent pas très malin
on sait bien qu'on garde le meilleur pour la fin.
La pudeur m'empêche d'en parler d'ailleurs
il s'agit d'un mélange de sang, de pisse, d'humeurs
mais la mère s'en fiche, occupée par sa cible
à pousser com' jamais elle ne le crut possible.
Enfin bébé est là prenant une fessée
pour entrer dans le monde il faut savoir crier
tout petit, tout chafouin, il couine sur le ventre
de maman attendrie qui sent son coeur se fendre.
La suite on la connaît, il faudra supporter
les nuits sans sommeil, les caprices à gérer
et, par-dessus tout ça, l'horrible adolescence,
où les ans comptent double, où l'on n'a plus d'essence.
Heureusement l'amour est là, il faut le dire
qui fait tout pardonner, le meilleur et le pire
qui dure toute la vie comme on panse une plaie
et nous comble le coeur plus qu'on ne l'espérait.
Écrit par Marouette
On ne sait pas souvent ce que l'on sème,
on ne sait pas souvent combien l'on aime, rien ne nous prépare à marcher dans le sens de la terre. Catégorie : Drole
Publié le 11/08/2013
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Il faut l'avoir vécu pour en parler, il faut des lettres pour l'écrire, la musicalité des mots majore le contexte humoristique, la tendresse est présente aussi et les rimes en "on" sont subtiles et charmantes, bonne journée amie poétesse. | |
amnous |
Souvenirs, souvenirs ! c'est loin, et si viant encore ! che nous, on nomme ça : "le mal joli" ouais, si on veut ! bravo, Marouette ! et merci. | |
flipote |
bien dit ! | |
angelique |
Ce poème fait surgir de beaux souvenirs au papa, impuissant devant cette douleur qui précède l'immense bonheur à venir ! | |
sllyboulo |