Ce soir,
Seyolo est tout excité, (*)
car demain,
il va vivre un moment décisif
de sa jeune vie.
Pour la première fois
il va faire sa rentrée,
il va aller à l'école.
Il en rêve
depuis que Coumba, sa grande soeur, (*)
lui a parlé de ce lieu
ouvert par des humanitaires il y a quelques années,
où elle va plusieurs fois par semaine.
Elle lui a dit combien
les maîtres sont gentils, là-bas,
qu'ils l'accueilleront avec des cadeaux,
un cahier aux pages toutes blanches,
une trousse avec des crayons,
un livre de lecture avec des images
et un tablier coloré,
le tout dans un petit sac de toile.
Ce soir,
à la veille de ce jour
si important pour lui,
il veut qu'elle lui raconte encore
l'odeur étrange de la craie,
son crissement sur le tableau noir,
les lettres comme des dessins délicats
qu'il imagine telles des papillons,
les livres qui contiennent tout le savoir,
les belles histoires que connaissent les professeurs,
qu'il pourra bientôt lire tout seul,
des contes qui ouvrent sur des mondes inconnus.
Et les récrés, ces moments où on retrouve
les gamins des autres villages pour jouer,
tous les nouveaux copains qu'il se fera.
Ce soir,
Seyolo n'arrive pas à s'endormir.
Pourtant, il devrait se reposer
car demain,
il faudra se lever aux aurores
et marcher pendant deux heures à travers la brousse
pour arriver à l'école, là-bas, au grand village.
Alors Coumba prend son petit frère
dans ses bras, tout contre elle,
et lui chante une chanson douce.
Enfin Seyolo sombre dans le sommeil
et rêve de l'école qu'il se représente
comme un lieu empreint de magie.
§§§§§§
Poème inspiré par mes expériences de marraine dans le cadre de l'ONG Aide et Action, qui oeuvre notamment pour permettre l'accès à l'éducation à des enfants de pays pauvres.
(*) Seyolo et Coumba sont des prénoms d'origine africaine.
Écrit par Matriochka
Côté ombre plume sombre, côté lumière plume claire.
Catégorie : Histoire
Publié le 31/08/2020
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Tu sais, j'ai une famille de coeur en Guinée. Alors ton poème, il me fait pleurer. Ils me manquent tellement tous. L'école c'est tellement compliqué là-bas. |
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Iloamys |
L'école est un lieu salvateur pour ces enfants. J'avais oublié à quel point la rentrée est un moment fascinant et à quel point l'école (pour les petits) a un aspect matériel : les cahiers, la trousse...Quand on y pense, c'est presque étrange cette fascination pour ces objets. |
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Zigzag |
un poème tout en douceur et en de scription une leçon de vie que j'ai apprécié avec ce sentiment de candeur sensible et délicat!bon courage:)amitiés |
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romantique |
"Les lettres comme des dessins délicats qu'il imagine telles des papillons": C'est un magnifique passage et tout le texte me touche beaucoup... Les ONG font beaucoup à ces enfants en leur offrant la possibilité d'atteindre le Savoir... Dans mon propre pays , il y a des régions éloignées dans l'Atlas , où les enfants doivent marcher beaucoup pour atteindre l'école ... Des pays riches dont les ressources ne sont pas équitablement partagées: mais c'est une autre histoire ... Bravo et merci Matriochka pour ce texte extrêmement beau et généreux ! |
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Yuba |
Merci beaucoup à vous, Iloamys, Zigzag, Sylvain et Assia, pour vos retours sur ce poème et le partage de vos impressions et expériences. Oui, il y a encore de (trop) nombreux pays sur notre planète où aller à l'école n'est pas une évidence, comme dans nos pays. Et mes expériences de soutien dans le cadre de l'ONG citée m'ont donné à ressentir combien les enfants des pays pauvres vivaient cette possibilité d'aller à l'école comme une chance, un cadeau de la vie, et ne rechignaient pas à faire des kilomètres, à pied dans des conditions difficiles si nécessaire, pour satisfaire leur énorme envie d'apprendre. Ces enfants sont une véritable leçon de vie et de courage! Au plaisir de lire vos poèmes, tout amicalement :) |
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Matriochka |
Ce poème est superbe, l'écriture si douce et en même temps révélatrice de ce que vivent certains enfants dans le monde, pour qui l'école est un secours, une source d'apprentissage précieuse. J'aime beaucoup le portrait de cette eau vive, et le personnage de Seyolo qui est si adorable et attendrissant. Merci beaucoup ma belle pour ces lignes subtiles qui rejoignent mes favoris, et ton témoignage précieux ci-dessus... Bises amicales *** :-) | |
creature |
Un grand merci à toi, ma chère Marine, pour ton appréciation et le favori :-))) J'ai essayé de faire passer, dans ce poème, cette formidable envie qu'ont les enfants des pays pauvres (l'Afrique ici, mais j'ai aussi eu une filleule en Inde) d'aller à l'école, cette soif qu'ils ont d'apprendre, et je peux te dire que c'est très formateur pour nous, même adultes, de voir un tel courage, un tel désir. Et le partager la veille de la rentrée scolaire dans notre pays m'a paru le meilleur moment! Je t'embrasse bien amicalement *** :-))) |
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Matriochka |
Bonsoir, Touchant ! Emotion grande car pour Seyolo, c'est le Grand Evènement de la Vie : l'Ecole ! J'ai encore en tête les Senteurs : les Craies / les Protège-Cahiers / l'Encre / la Colle du Travail Manuel / les Crayons de Couleurs / la Gomme / les Livres neufs .. Et ça me fascine encore ………. !! Merci de nous avoir présenter cet Espoir d'Enfants Africains .. qui doivent beaucoup marcher .. Amitié à Toi, Lys .. |
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Lys-Clea |
Merci beaucoup à toi, ma chère Lysée, pour ton appréciation, et pour ta fidélité à lire mes poèmes et à les commenter, c'est toujours un vrai plaisir de lire tes mots. Seyolo est un personnage imaginaire dans ce poème, mais il représente tous ces enfants africains dont l'un des bonheurs est d'aller à l'école coûte que coûte. Et c'est vrai, tu as raison, ces senteurs de l'école, ça ne s'oublie pas! J'ai encore plein d'images de ma propre scolarité en tête, et même encore un de mes livres de lecture du cours moyen dans ma bibliothèque! Avec toute mon amitié à toi :-))) |
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Matriochka |
A chaque rentrée, j'étais comme Seyolo ... même si ma soeur aînée était loin de ressembler à Coumba !!! (LOL !) C'est donc avec toutes ces rentrées de jadis que j'ai ressenti la hâte qu'on perçoit dans ton poème à la fois sobre et plein de cette tendresse qui naît des choses de la vie. Un cahier, une trousse avec des crayons ... Tout un monde de rêves à inventer, à dessiner ... A plus de cinquante piges ces objets de l'enfance exercent sur moi la même attraction. Alors merci pour ton poème magnifique, qui se lit comme un conte d'Afrique, c'est-à-dire comme une leçon de sagesse concrète. |
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Ombrefeuille |
Merci beaucoup à toi, ma chère Ombrefeuille, je suis heureuse que tu vois en ce poème un conte (car tu sais combien j'aime les contes) et un peu de cette sagesse qui m'est chère. Et nous nous ressemblons sur ce point d'aimer les crayons, les stylos, les cahiers, les trousses... en faisant mes courses dernièrement, je n'ai pas pu m'empêcher d'aller faire un petit tour au rayon des fournitures scolaires, alors que je n'en avais pas besoin! :-D *** :-))) |
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Matriochka |
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